Belvédère : pour qu’il redevienne aussi beau que fonctionnel !

Belvédère : pour qu’il redevienne aussi beau que fonctionnel !
Tunis-Hebdo
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Le 15 janvier 2011, le Conseil municipal de la ville de Tunis allait se réunir pour approuver le projet de partition du parc du Belvédère comme préalable à la cession de 3 lots destinés à des projets immobiliers au profit de la famille de Leïla Trabelsi …Le Belvédère a été ainsi sauvé par le gong de la révolution. Reste que les effets de la pollution atmosphérique ajoutés au vieillissement naturel des éléments n’ont pas épargné cet immense «jardin public» de 110 hectares qui, de l’avis d’experts, n’arriverait plus à remplir son rôle premier de «poumon de Tunis». Point d’histoire … Créé en fin du dix-neuvième siècle (1892 à 1897) sur le dos d’une colline jadis couverte d’une ancienne oliveraie de 110 hectares, le parc du Belvédère a été agrémenté durant le 20e siècle par quelques bâtisses, question de le mettre encore plus en valeur. La dernière de ces réalisations a été le zoo construit durant la période 1963 à 1968. En 2012 un éminent paysagiste japonais, spécialiste du biotope urbain, nommé Mikio Ando a été mis en relation, par l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), avec l’Association tunisienne des Amis du Belvédère (AAB). M. Mikio Ando avait été alors investi de la mission d’étude du site du Belvédère durant la période comprise entre mars 2010 et janvier 2012. Obligation de rajeunissement du couvert végétal ! Il ressort de cette étude que 90% des arbres du parc du Belvédère sont d’origine étrangère en provenance des cinq continents. Ils sont vieux et malades, ce qui diminue leur capacité d’absorption du gaz carbonique (fonction primordiale d’un arbre non fruitier). Par conséquent, il y aurait lieu de procéder à la régénération du couvert végétal du parc en y faisant de nouvelles implantations et en assurant l’entretien des vieux arbres. M. Ando a d’ailleurs proposé à ce sujet l’usage d’une technique aussi simple que pratique et peu coûteuse dite «Boules d’argile». Cette méthode (ou technique) consiste en fait à mélanger le sol avec l’eau en y ajoutant des variétés de graines collectées pour en faire des boules qui conservent à la fois l’humidité et les semences et qui germeront plus tard. Pour une nouvelle géographie du parc En outre, l’étude de M. Mikio Ando suggère la division du parc du Belvédère en deux espaces : l’un sera réservé aux animaux et l’autre aux divertissements, promenades, joggings et autres activités de loisirs moyennant quelques petits aménagements (jeux sous forme de toile d’araignée, passerelles suspendues en bois, cabanes sur les arbres, fours au feu de bois en plein air pour pizzas)… De quoi intéresser les enfants. Autre proposition : aménagement de plus de lacs au sein du parc et leur peuplement de plantes aquatiques et de poissons (d’eau douce, bien sûr). Tout cela n’est certainement pas la priorité du gouvernement actuel qui a à affronter des fléaux tels que le chômage, les revendications sociales, l’inflation galopante, l’insécurité … Mais toujours est-il qu’il n’est pas superflu de se pencher assez tôt et tant que ça ne coûte pas cher sur ce problème environnemental qui pourrait un jour prendre des dimensions fort inquiétantes. Il serait donc judicieux que les autorités chargées de la préservation (et amélioration) de l’Environnement se penchent d’ores et déjà sur cette question et établissent un cahier des charges en vue d’un appel d’offres national (AON) ou Appel d’Offres International (AOI) pour la régénération et le réaménagement de notre parc national urbain number one.

Larbi SEDKAOUI




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