La Nahdha a visé et tiré... A bout portant !

La Nahdha a visé et tiré... A bout portant !
National
print



Et la banque centrale a volé en éclat après une résistance qui, de l'avis de tous, avait trop duré. Dans une ultime tentative MKN a tenté une dernière résistance. A la télévision. Il a même essayé de porter le différend sur le terrain du politique. C'était une grosse erreur, il paraissait manquer d'assurance et ne convainquait pas tout le monde. Son débit n'était pas fluide et l'analyse de son discours comportait un surnombre du même mot "machakels" (problèmes) et en redondance, des problèmes qui semblent déborder sa compétence, voire même son calme lorsqu'il était contredit. Parfois il rétorquait sur un ton de menace vis à vis de ses modérateurs médiatiques. A t-il perdu confiance en lui même? Tentons une explication. Déjà trop tard? Lui qui a toujours réussi à pontifier d'en haut de sa chaire universitaire, le voilà hier confronté à une ANC  au deux tiers favorable à son limogeage. C'était trop, trop tard même. Il n'aurait pas dû quitter son bunker de techno-finance, là où il était le mieux. Ne vient il pas de décrocher un diplôme continental africain? C'est son problème! avait martelé Marzouki. Rien ne pouvait plus arrêter ceux qui  voulaient sa peau. Lui, qui pourtant est revenu vers le lieu où il a été intronisé, il y a quelques mois un peu comme pour prendre le taureau par les cornes. Il ne finira pas l'année en qualité de gouverneur un grade auquel il tenait  mordicus. Il a été "descendu" hier avant minuit, à bout portant, sous une salve implacable de voix contres, certes secrètes, mais on ne peut plus parlantes. Mais de quoi elle était faite cette salve? Il y avait de tout. L'inflation qui devenait de plus en plus insupportable, double son taux à 6-7% suite aux injections monétaires à répétition. Les marchés sont alors noyés de liquidités et l'inflation s'est amplifiée, rendant la vie impossible à ceux n'ayant plus que les os sous la peau et les yeux pour pleurer. En conséquence les tensions sociales devenaient incontrôlables. Les crédits bancaires octroyés sans contrôle à n'importe qui, se sont soldés par des impayés et ont aggravé la demande de fonds auprès de la BCT. Laquelle encore fera usage de la planche à billet pour répondre. Et voilà que l'inflation va se trouver exacerbée dans un cycle de plus en plus infernal. MKN tente de freiner mais n'y parvient pas vraiment et d'ailleurs comment le pouvait il, les épargnants avaient déjà retiré leur épargne, mal ou peu rémunérée à 2%, 3% net contre 6% d'inflation! Si au moins il avait laissé le marché trouver de par ses propre forces naturelles, le juste taux, celui compensateur de l'effet inflation...Non c'est tout juste qu'il augmente son taux directeur à 3,5%, trop loin du compte! D'autres épargnants ont tenté de replacer leurs fonds en bourse. Mais la bourse s'est remise automatiquement en phase de volatilité alternant les hausses et baisses intempestives, sans que les fondamentaux économiques ne l'expliquent. En résultat, les  connaisseurs se sont enrichis sur le dos des néophytes. Quand aux banques, ne voyant rien arriver en retour des crédits consentis, ont trouvé un filon. Celui de faire des bénéfices sans trop se casser la tête. Les voilà qu'elles se financent à la BCT à 3,5% pour replacer ces mêmes fonds en Bons du Trésor à 6% à court terme, cette fois sur le dos du contribuable qui devra supporter et la dette intérieure et celle de l'extérieure, y compris celle odieuse... L'avènement des nouvelles tensions Face à la pression de la gouvernance Jébali qui veut coûte que coûte financer son budget complémentaire (en prévision des prochaines élections à emporter coûte que coûte face à la montée inexorable de "Nida tounes" de BCE) MKN tente une nouvelle fois de serrer la ceinture. Stop! crie Jébali , ce sera possible à condition d'accepter un protocole. MKN devra consentir en échange de fermer la vanne du service des dettes odieuses et pourquoi pas aussi, de ne plus servir la dette extérieure globale. Et c'est là que l'affrontement devient inévitable. Pour Nabli la Tunisie risque d'y perdre sa crédibilité de "bon payeur" pour passer à "mauvais payeur". S&P's d'un côté , Jébali de l'autre, Nida Tounes qui avance au pas de charge et une économie aux abois, affligée d'une dégradation conséquente de ses notes souveraines..., il fallait trancher. Mais dores déjà le sort de Nabli était scellé. Il le savait et c'est pourquoi il a voulu tenter l'impossible celui de poser le problème sur la table politique. Sauf que ce n'était pas là sa spécialité. Il a été finalement emporté par la déferlante religieuse qui va "prendre le choses en mains". Et c'est dommage qu'une personnalité comme lui plonge dans le marécage politique et politicard dont il savait d'avance qu'il n'en sortira pas indemne. Mais pour MKN c'est au moins gagné en partie car, il appartiendra à la Troïka toute seule d'assumer maintenant une politique monétaire expansionniste, en tentant de "faire" réaliser le miracle que les argentins avaient en leur temps réalisé. Celui de suspendre tout service de la dette pendant cinq ans. Le temps que tout revienne à l'ordre et que le Pib soit suffisamment généreux à développer un effet de levier pour réamorcer le remboursement...La Tunisie et l'Argentine, seraient-elles comparables ?  



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Arrestation d’un deuxième terroriste

Suivant