Opinion - Quand le ridicule et la mascarade deviennent les mamelles de la nouvelle diplomatie tunisienne

Opinion - Quand le ridicule et la mascarade deviennent les mamelles de la nouvelle diplomatie tunisienne
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La politique internationale n'est jamais en principe unilatérale, sauf dans les cas de rupture de relation diplomatique, dénonciation de traités ou d'ingérence, invasion et guerre et encore. Mais quand un pays veut prendre une décision de politique interne ayant une portée internationale, c'est le BA-BA même de la diplomatie. On se concerte, on consulte, on négocie, on évalue l'impact qu'une telle mesure ou décision peut avoir sur le pays tiers et ce sans exiger une quelconque réciprocité par rapport au geste d'amitié que l'on veut témoigner audit pays. Dans le cas d'espèce, il ne s'agit pas pour la Tunisie d'ouvrir ses frontières aux algériens et aux marocains, il s'agit de demander au préalable à ces pays s'ils sont d'accord pour laisser leurs ressortissants quitter le territoire national sans ce document autorisant son détenteur de voyager à l'étranger. Cette décision unilatérale, incongrue et saugrenue, est une violation flagrante des conventions bilatérales qui unissent les pays en question. Nonobstant le fait que c'est une atteinte à la souveraineté algérienne et marocaine, elle a enfreint le droit interne algérien et marocain. Sur un autre plan, elle est méprisante et humiliante pour les deux pays, comme s'ils étaient des vassaux du régime tunisien. C'est un affront que la Tunisie a voulu infliger aux dits pays. En effet, la Tunisie a créé une espèce de casus belli en la matière, se rendant coupable d'un acte inamical et hostile à l'égard de nos deux voisins. Techniquement et conventionnellement, elle nécessite une mise à plat de toutes les conventions bilatérales entre ces pays en matière de liberté de circulation de leurs ressortissants respectifs. Par conséquent, et en l'état actuel des choses, elle n'est pas à l'ordre du jour dans ces pays auxquels la Tunisie veut imposer son diktat. Quoi qu'il en soit, elle est impossible à mettre en place sauf pour les transports aériens et encore. En ce qui concerne les transports terrestres, cette décision farfelue et abracadabrante, faisant fi des règles de diplomatie en usage et aux buts inavoués et périlleuse pour la sécurité du Maghreb, implique à ce que l'Algérie ouvre aussi ses frontières terrestres aux marocains et aux mauritaniens. Faudrait-il que les rapports entre l'Algérie et le Maroc soient normalisés, de même qu'entre le Maroc et la Mauritanie, et ça les « guignols » tunisiens pourront toujours attendre tant que perdure le conflit du Sahara occidental. Est-ce que l'Algérie est encline à laisser les mauritaniens franchir son territoire avec une simple carte d'identité, surtout quand on connaît l'extrême fiabilité des cartes d'identité mauritaniennes et les règles de naturalisation dans ce pays ???

Dr Salem Ben Ammar




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