Rafik Ben Abdesselam : Pas de conflit dans la Troïka, ni avec l'Algérie et les islamistes ne dirigent pas la Tunisie!

Rafik Ben Abdesselam : Pas de conflit dans la Troïka, ni avec l'Algérie et les islamistes ne dirigent pas la Tunisie!
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A lire ou à entendre parler le ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire de notre pays, M.Rafik Ben Abdesselam, la Tunisie est devenue un véritable havre de paix où l’harmonie domine et où tout marche comme sur des roulettes. Dans une de ses récentes déclarations d'hier (cliquez ici), il a nié tout conflit au sein de la Troïka et que le seul hic s’est produit sur la manière d’extrader Baghdadi Mahmoudi, les parties étant d’accord sur le principe, mais la mésentente s’est fait jour sur la procédure employée. Or, M.Rafik Ben Abdesselam, devenu diplomate malgré lui, ne peut pas (en fait, ne doit pas) ignorer qu’en matière diplomatique les us et traditions procédurales sont parfois, voire souvent, plus importantes que les principes eux-mêmes. Et ignorer le Président de la République, malgré ses pouvoirs quasi-inexistants, est un comportement de nature à se répercuter non seulement sur son image personnelle, mais sur l’ensemble de l’État et de ses institutions. Par ailleurs, la crise de la Troïka est aussi apparue avec le vrai-faux problème du limogeage du gouverneur de la banque Centrale, M Kamel Nabli, un homme qui a beaucoup plus dérangé le gouvernement Jebali au départ davantage que le Président de la République dont la volonté est inexplicable et demeure, jusqu’à nos jours, inexpliquée. Le fait que le gouvernement s’oriente vers la confirmation de Kamel Nabli via l’Assemblée Nationale Constituante pourrait porter un coup fatal à un président décrit par le Quai d’Orsay comme « coléreux et un révolutionnaire utopiste allié à un mouvement, Ennahdha, aux manœuvres dilatoires fort connues ». Enfin, il a nié, contre tout bon sens, que la Tunisie soit dirigée par le parti Ennahdha alors que le plus candide des observateurs ne peut que le confirmer. Le Quai d’Orsay, dans ses conclusions, a affirmé que le parti islamiste dirigeait le pays, et que Rached Ghannouchi, à travers son gendre, a la min-mise sur les affaires étrangères. La présentation idyllique de la situation dans notre pays par le Ministre des Affaires étrangères est donc contraire à la réalité d’autant plus que la situation, malgré un léger mieux, est encore loin d’être satisfaisante. Ce sont surtout les relations avec le puissant voisin algérien qui retiennent aussi l’intérêt. C’est à ce niveau que le ministre a mis en exergue la volonté des deux parties à approfondir les rapports notamment sur le plan économique de nature à renforcer nos liens de voisinage qui ont connu, historiquement, des hauts et des bas. C’est la proximité géographique qui impose ce deal, mais aussi le souci sécuritaire de l’ensemble des pays du Maghreb. Car les forces terroristes qui ont profité des changements dans la région pour s’y redéployer et menacer les régimes en place. Le ministre a assuré que la Tunisie est ouverte aux Salafistes pacifistes et tolérants qu’elle tentera d’intégrer dans le jeu politique, mais qu’elle combattra par tous les moyens les Salafistes violents, proches d’El Qaida. Ici, il ne fait que réitérer ce qu’avancent les leaders nahdhaouis qui ont déclaré, à plusieurs reprises, que ces Salafistes ne sont pas venus de nulle part, mais qu’il s’agit d’ouvrir le dialogue avec eux et de les intégrer dans la vie politique. Un pari qui ne sera pas facile, impossible, à relever vu les opinions extrémistes de ces groupes.



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