Cheikh Houcine Laâbidi : «Je n’ai pas appelé à tuer les artistes, au contraire, j’ai calmé les esprits» !

Cheikh Houcine Laâbidi : «Je n’ai pas appelé à tuer les artistes, au contraire, j’ai calmé les esprits» !
National
print



La première partie de l’émission Midi Show, émise aujourd‘hui sur Mosaïque fm, a été consacrée à la décision annoncée par le ministère des Affaires religieuses consistant à interdire au Cheikh Houcine Laâbidi de donner des prêches à la grande mosquée de la Zitouna. Cette décision a été envisagée suite à l’appel lancé par le Cheikh contre les artistes qui ont exposé les tableaux jugés blasphématoires. Pour en discuter, Mosaïque a invité sur le plateau Maître Fathi Khémiri, avocat et en même temps chargé des affaires juridiques à la mosquée, par téléphone Mohamed Ellafi, conseiller auprès du ministère des Affaires religieuses, et le Cheikh Houcine Laâbidi. Interrogé sur son opinion au sujet de la décision dont il ne reconnaît par l’existence, Maître Khémiri a remis en cause son bienfondé au motif que le conseil de la mosquée, qui dirige ses activités religieuses et éducatives, jouit de la pleine autonomie et n’est pas soumis à l’autorité du ministère des Affaires religieuses. Il a rappelé, à cet effet, les règles de fonctionnement de la mosquée, qui remontent à près d’un millier d’années et qui ont été matérialisées par un décret beylical datant de 1934. En réplique à ce point de vue, le conseiller, Mohamed Ellafi, a fait observer qu’en vertu de la loi actuellement en vigueur, tous les fonctionnaires et toutes les activités dans les mosquées sont sous contrôle du ministère des Affaires religieuses, qui prend les décisions nécessaires dans le cadre de leur bon fonctionnement et du respect de l’ordre public. L’intervention de Cheikh Laâbidi a été dans un sens tout à fait différent. Il ne s’est pas intéressé à la décision prise à son encontre. Il a commencé par préciser que les dires qui lui sont imputés ont été émis le mardi et non le vendredi comme ceci a été rapporté dans les médias et que son intervention à ce propos fait suite à une consultation qui lui était requise en tant que jurisconsulte musulman. Il a indiqué que n’étant pas connaisseur dans le domaine des arts, il a requis l’avis de trois experts qui lui ont confirmé les atteintes à la sacralité divine et au prophète. Par ailleurs, Cheikh Laâbidi reproche aux médias de s’arrêter à une partie de ses déclarations pour induire en erreur le citoyen. D’après ces déclarations, les artistes qui ont conçu les œuvres dénigratoires sont passibles de la peine de mort selon la CHARIAA et que l’application de cette peine est du seul ressort de l’autorité de l’État. Il a ajouté que n’eut-ce été cette dernière précision, la réaction des prieurs aurait été toute autre. L’animateur de l’émission, Naoufel Ouertani, avait beau lui expliquer que les profanes qui ignorent les règles d’application de la CHARIAA pourraient interpréter ses propos dans le sens d’une incitation au meurtre, le Cheikh, sans l’écouter ni écouter ses questions, continuait dans sa lancée, dans un monologue frénétique pour accuser de mécréance tous ceux qui s’écartent de la CHARIAA et de ses principes. L’animateur a dû alors lui couper l’antenne pour céder la parole à Mohamed Ellafi, lequel a critiqué une nouvelle fois le prêche du Cheikh Laâbidi, intervenant à un moment où le pays connaît des événements dramatiques.



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Stress hydrique : le taux de remplissage des barrages est de 35,8%

Suivant