Les députés, le gouvernement et nous et nous, Mustapha Ben Jaafar

Les députés, le gouvernement et nous et nous, Mustapha Ben Jaafar
National
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C’est le message que l’on peut retenir de l’intervention de Mustapha Ben Jaafar, hier soir, simultanément sur la nationale, Nessma et Hannibal TV. A la première question qui lui a été posée, concernant les tensions qui se dégagent des débats en assemblée plénière, Monsieur Mustapha Ben Jaâfar, Président de l’Assemblée nationale constituante, en a imputé la cause à la transmission télévisuelle. Selon lui, les députés s’excitent devant les caméras peut-être pour faire parvenir des messages à leurs électeurs ou impressionner les téléspectateurs. Hors caméras, ils sont calmes, discutent tranquillement les projets et les dossiers et contribuent efficacement aux travaux des commissions auxquelles ils appartiennent. Les députés travaillent dur pour des petits salaires Les députés disposent d’une semaine par mois pour aller à la rencontre de leurs électeurs dans les régions et pourtant, ces derniers affluent devant le siège de l’assemblée pour entrer en contact avec leurs représentants. Mustapaha Ben Jaâfar n’a pas fourni d’explication à cette situation paradoxale. Il a indiqué que le député travaille dur sur trois plans. Il intervient dans la rédaction de la constitution (dont aucune disposition n’a vu le jour ), assure une mission législative et contrôle l’activité du gouvernement à côté des visites mensuelles aux régions. Quant au taux d’absentéisme assez élevé, le président de l’assemblée s’est contenté de dire que ce dernier est inacceptable, tout autant que ceci l’est pour des ministres qui sont fréquemment en mission à l’étranger, au point que des réunions et des conseils ont été annulés. La polémique autour de l’augmentation du salaire des députés est un faux problème, car la question a été mise en débat depuis des semaines au niveau de la commission du budget qui a présenté une proposition à l’assemblée. Cette proposition vise à réduire les frais de séjour dans les hôtels (4 milliards depuis novembre 2011) et la décision a été prise dans cet esprit. Seulement, les responsables des groupes parlementaires ont renoncé à l’augmentation envisagée et la décision a été annulée pour revenir aux salaires actuels qui sont dérisoires par rapport à l’effort fourni et par rapport aux salaires pratiqués dans des pays voisins. Mustapha Ben Jaâfar a fait savoir que des députés ont sacrifié leurs situations pour être dans l’assemblée constituante et que le salaire qu’on leur propose est loin de compenser les pertes qu’ils subissent et les gains manqués. De la même manière, a-t-il poursuivi, que l’assemblée compte 19 chômeurs qui risquent de se retrouver à la rue une fois leur mandat achevé. Quant aux déclarations de Hammadi Jebali qui a annoncé à la télévision qu’il ne signerait pas une décision d’augmentation des salaires des députés, Mustapha Ben Jaäfar a fait constater qu’en vertu de l’organisation des pouvoirs, il n’est pas du ressort du premier ministre de valider les décisions qui concernent l’assemblée constituante. Mustapha Ben Jaâfar a confirmé la date du 23 octobre pour l’élaboration de la constitution, qui ne se limite pas à la rédaction du texte, mais implique au préalable des concertations et des pourparlers sur les principes, les mécanismes et les modalités. À cet effet, une réunion devrait se tenir au cours de cette semaine pour fixer un planning de travail. Concernant le dossier des martyrs et des blessés de la révolution qu’il a rencontrés le 17 mai, Il a assuré que des décisions seraient prises avant la fin de juin. Le gouvernement est sur la bonne voie et il n’existe pas d’alternative à la Troïka Toutes les décisions du gouvernement sont justifiées malgré les difficultés relevées au niveau de la sécurité et de la situation sociales. Sur le plan sécuritaire, la menace salafiste a été favorisée par la réaction du ministère de l’Intérieur, qui s’est retenu jusque-là afin de ne pas tomber dans les excès et commettre des bévues. Et au niveau de la situation sociale, l’UGTT, qui est un partenaire à part entière dans les choix socio-économiques, devait prendre en considération les contraintes budgétaires et les exigences du moment. Pour Mustapha Ben Jaâfar, l’abaissement de la note souveraine décernée par l’agence de rating Standard and Poor’s ne doit pas être amplifié, car il correspond à une gestion antérieure (2011) et ne tient pas compte des performances affichées au niveau du taux de croissance qui a été de 4,8% lors du premier trimestre et à l’échelle de l’investissement intérieur qui a enregistré une progression de 8,2%. En outre, la notation souveraine s’attache au domaine des affaires et n’affecte pas les activités courantes. Quant à la décision prise par le ministre de la Justice qui a révoqué 81 magistrats, Mustapha Ben Jaâfar trouve qu’elle constitue une initiative dans le cadre de l’assainissement de la Justice ; initiative qui s’est imposée en raison de l’inexistence d’une instance indépendante de la Justice dont le projet est encore à l’étude. Mustapha Ben Jaâfar ne voit sur la scène politique aucune entité politique capable de prendre la relève de la Troïka. À propose de la situation du Forum démocratique pour le travail et les libertés, il a affirmé qu’il se porte bien malgré les tentatives de déstabilisation venant de certains opportunistes qui n’ont pas accepté le fait qu’ils ne soient pas dans le gouvernement. Pour se justifier, ils ont accusé le président du parti d’autoritarisme et de non-respect de la voie tracée.



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

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