Le charisme, l'expérience et les convictions de Béji Caid Essebsi, conditions de la réussite de son initiative!

Le charisme, l'expérience et les convictions de Béji Caid Essebsi, conditions de la réussite de son initiative!
National
print



L’initiative lancée depuis plusieurs semaines par l’ancien premier ministre du gouvernement de transition, M. Béji Caïd Essebsi, arrive à un tournant décisif. Il faut dire que les initiateurs ont pris leur temps avant d’annoncer la forme qu’elle allait prendre. Aujourd’hui, il faut croire qu’ils sont parvenus à la conclusion de créer un « mouvement politique » qui s’intègre dans la loi sur les partis politiques et dont l’annonce officielle aura lieu ce mardi. À quoi peut servir une initiative de ce genre dans le contexte actuel de notre pays et aura-t-elle l’impact présumé qui aurait pour effet de rééquilibrer le paysage politique dans le pays, dominé actuellement par la « pieuvre » nadhaouie ? Tout d’abord, il convient de souligner que M. Béji Caïd Essebsi, qui a réussi comme à la parade la première transition démocratique avec l’organisation d’élections transparentes et pluralistes, et une vie politique et associative marquée par le respect des libertés individuelles et collectives ainsi que le règne d’une certaine sécurité dans le pays, est actuellement dans le collimateur du gouvernement actuel et de ses adeptes qui n’arrêtent pas de le critiquer et de tenter de porter atteinte à son image par des déclarations tapageuses ou des informations diffamatoires qui ne font guère honneur à leurs auteurs. Au lieu du combat politique loyal, même si en politique la loyauté n’est pas le fort des acteurs concernés, nous assistons à des campagnes frisant la calomnie, et qui nous rappellent les bonnes vieilles méthodes utilisées par l’ancien régime. Celui-ci usait de ces procédés pour écarter ses rivaux ! Revenons maintenant à l’initiative en elle-même pour dire, selon ses concepteurs, qu’elle vise deux objectifs : Tout d’abord, elle entend pousser par divers moyens à la mise en place d’une feuille de route claire et précise de cette étape de l’histoire de notre pays à travers la concrétisation d’une transition démocratique pacifique. Car les violences salafistes qui se multiplient sous l’œil passif du gouvernement inquiètent au plus haut point. Ensuite, elle veut pousser à la mise en place d’une politique claire des besoins du pays pour les prochaines années en vue de la réalisation d’un développement intégral fondé sur la justice sociale, le développement culturel et le respect des libertés publiques et des droits de l’homme sur la base de l’égalité entre les sexes, c’est-à-dire entre tous les citoyens. Sur cette initiative, il convient de dire que M. Béji Caïd Essebsi s’est finalement rangé à l’idée de créer une structure politique afin d’avoir une visibilité sur la scène publique. Mais et en même temps, il souhaite jouer le rôle de rassembleur des diverses tendances politiques qui partageraient son opinion sur les exigences du contexte historique actuel. C’est dans cet esprit que les concepteurs de cette initiative ont évité de parler de parti politique proprement dit qui rappelle une certaine rigidité des structures d’un parti politique traditionnel, le terme mouvement semblant beaucoup plus souple et à même de réunir sous une même bannière diverses tendances. D’ailleurs, ils ont clairement clamé que le mouvement de M. Béji Caïd Essebsi est ouvert à tous les partis politiques qui partageraient une plate-forme minimum, celle de la réussite d’une transition démocratique pacifique tout en se positionnant comme les défenseurs d’un État civil contre les tenants d’un État religieux, ou du moins à un État ayant les caractères d’un État islamiste. Maintenant, il s’agit aussi de savoir dans quelle mesure cette initiative atteindra ses objectifs ? À ce niveau, il faut analyser les raisons et certains indices de sa réussite ou de son échec. En premier lieu, il faut revenir à la personnalité de M. Béji Caïd Essebsi lui-même qui est parvenu à faire presque l’unanimité autour de sa personne. Son expérience, son charisme et ses profondes convictions démocratiques pourraient en faire un homme capable d’unir autour de se personne les différentes sensibilités politiques obnubilées par l’instauration d’un État civil respectueux des droits de l’homme et des libertés publiques. En second lieu, bon nombre de personnalités politiques, d’associations et de partis ont exprimé leur accord avec l’initiative de Béji Caïd Essebsi et leur disposition à la rallier afin de constituer un large front en prévision des prochaines échéances électorales. Cependant, et sans une forte adhésion de toutes les composantes des forces démocratiques du pays, et leur détermination à dépasser leurs propres contradictions et leurs égoïsmes, cette initiative pourrait n’avoir qu’un relatif succès. Dans le cas contraire, et surtout si les citoyens adhèrent à ce projet, sa réussite pourrait dépasser toutes les espérances.



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie - CNSS : L’octroi des crédits démarre le 1er avril

Suivant