La troïka unanime pour demander le départ du Gouverneur de la Banque Centrale

La troïka unanime pour demander le départ du Gouverneur de la Banque Centrale
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Les trois partis composant la troïka au pouvoir actuellement dans notre pays sont unanimes sur le principe du limogeage du Gouverneur de la Banque Centrale, M. Mustapha Kamel Nabli. En réalité, il ne s’agit pas là d’une grande surprise dans la mesure où le gouverneur actuel semble gêner le gouvernement qui a menacé à plusieurs reprises de le remplacer. Il faut souligner que M. Mustapha Kamel Nabli ne partage pas les analyses du gouvernement sur la politique économique préconisée tout en se montrant particulièrement attaché à l’autonomie de la Banque Centrale. De même, l’attribution l’agence de notation américaine « Standard and Poor’s » de la note de la dette à long terme « BB » à la Tunisie semble avoir encouragé les partisans de la troïka à vouloir la « tête » de Mustapha Kamel Nabli. C’est dire que leur position affirmée aujourd’hui n’est pas pour surprendre personne. Au fait, il faut préciser que la nomination, tout comme la révocation du Gouverneur de la Banque Centrale, du vice gouverneur ou des membres du Conseil d’administration se font par une décision républicaine émanant du Président de la République, et cela, après un consensus entre le Président de la République et le chef du gouvernement. Cependant, et en ce qui concerne la décision se rapportant au Gouverneur de la Banque Centrale, elle ne peut entrer en vigueur qu’après un vote de l’Assemblée Nationale Constituante à la majorité des députés présents, et cela conformément à l’article 26 de la loi relative à l’organisation provisoire des pouvoirs publics du 16 décembre 2011. Par ailleurs, sa révocation doit se faire selon les mêmes procédures de sa nomination comme elle pourrait être demandée par un tiers des députés de l’Assemblée constituante. Cela dit, il est aujourd’hui certain que le départ de Kamel Nabli, qui devrait rencontrer demain le chef du gouvernement en compagnie du ministre des Finances, constitue l’un des principaux objectifs du gouvernement de la troïka. Cela dit, on peut avancer que le ministre des Finances a approché plusieurs spécialistes tunisiens pour occuper ce poste, que ces derniers ont refusé. Aujourd’hui, le nom qui revient le plus sur les lèvres est celui de M. Moncef Cheikhrouhou qui est un banquier connu et actuellement député à l’ANC, élu sur les listes du PDP. Maintenant, il s’agit de savoir que Moncef Cheikhrouhou a dû se défendre devant la justice suite à une demande émanant d’un établissement bancaire sur des accusations qui avait nécessité la levée de son immunité parlementaire. M. Cheikhrouhou acceptera-t-il ce poste dans le cas où il serait sollicité pour l’occuper ? Rien ne peut le dire d’autant plus qu’on voit mal l’opposition voter le départ de Mustapha Kamel Nabli qui symbolise aujourd’hui la lutte de la Banque Centrale pour garantir son autonomie.



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