Sofiène Ben ali retourne à la prison suite à un 'bug' judiciaire !

Sofiène Ben ali retourne à la prison suite à un 'bug' judiciaire !
National
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Hier, l’information reprise sur un certain nombre de sites s’apparentait à une rumeur : «Libéré samedi 19, il retourne en prison 48 heures après !» Ce matin, elle vient d’être confirmée sur Shems Fm qui cite une source "crédible", en l’occurrence Fadhel Saihi, membre du cabinet du ministre de la Justice. Selon ce dernier, un dysfonctionnement, une «gaffe», aurait été à l’origine de la mise en liberté de Sofiène Ben Ali suite à un non-lieu prononcé en sa faveur dans une affaire de chèques sans provision. Dans cette affaire, le tribunal a classé le dossier pour régularisation des chèques litigieux et le prévenu qui a comparu devant le tribunal a été le plus simplement du monde relâché alors qu’il était inculpé dans d’autres affaires beaucoup plus graves. La mise en liberté de Sofiène Ben Ali a suscité l’indignation de la grande majorité des Tunisiens qui ont été étonnés de cette décision concernant le neveu du président déchu qui était sur le point de fuir le pays et qui a été arrêté in extremis pour escroquerie et corruption. L’innocenter en lui donnant la chance non seulement de retrouver la liberté, mais aussi de quitter le pays et de continuer à profiter sous d’autres cieux est jugé inadmissible. Certains sont allés jusqu’à interpréter cette défaillance comme étant l’expression d’une volonté de réconciliation avec les détenus de marque que sont les Trabelsi et les Ben Ali, d’autres parlent de deals et de consensus et d’autres encore évoquent des connivences suspicieuses. Déjà les conditions de détention assimilées, non sans exagération, à un séjour dans un hôtel de luxe ont été largement critiquées. La réincarcération de Sofiène Ben Ali après avoir goûté à la liberté pendant quelques heures, laisse supposer qu’elle a été prise sous la pression des médias et de la rue. Mais d’après le ministère de la Justice, il s’agissait d’une erreur due à un problème de communication entre le tribunal et les responsables de l’administration carcérale. La relaxation de Sofiène Ben Ali dans l’affaire des chèques sans provision a été perçue intrinsèquement alors qu’il devait rester en détention dans le cadre d’autres affaires pendantes. Le dysfonctionnement dont s’est prévalu le ministère de la Justice n’est pas sans rappeler celui qui a été invoqué dans l’affaire de Saida Agrebi qui, après avoir été interdite, de fait, de quitter le pays, a pu voyager au vu et au su des autorités portuaires et sur permission du Parquet qui a été consulté au préalable par la police des douanes. S’agissant d’un second dysfonctionnement du genre dans les affaires pénales en rapport avec la dictature et qui intervient à un moment où tout le monde appelle à une véritable justice transitionnelle, plusieurs interrogations se posent sur les causes de l’anomalie. Ces interrogations sont d’autant plus pressantes que pour ce type d’affaires qui font l’objet d’un suivi minutieux et qui sont traitées avec une attention particulière, les procès ne se ramènent pas à des dossiers et à de la paperasse pour se tromper de numéro et de page. Dans ce sens, faut-il rappeler que, jeudi 17 mai, le juge d'instruction du premier bureau auprès du Tribunal de Première instance de Sousse a décidé de remettre Kaïs Ben Ali en liberté ? Il a été innocenté dans l’affaire de trafic de fausses devises et de chèques sans provision ! Deux jours plus tard, Kais Ben Ali, en se vantant sur les ondes de radio Monastir, avait déclaré : «J’ai investi dans ma ville 5 milliards… Sans l’aide de Ben Ali… Et à Monastir on m’appelle Bourguiba» !



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