Quand les avantages et émoluments des députés relèvent du top secret !

Quand les avantages et émoluments des députés relèvent du top secret !
National
print



L’éditorial paru aujourd’hui sur le journal Assabah à propos de la réunion secrète de l’Assemblée nationale constituante du 17 courant, consacrée essentiellement aux avantages et émoluments des députés, résume les interrogations qui se posent par rapport à l’objet et à la manière. Par rapport à l’objet, cet ordre du jour fait suite à la décision prise par le président du conseil en avril 2012 et portant fixation des indemnités et avantages qui seront accordés à ses deux adjoints. Selon le fac-similé de cette décision diffusée sur le réseau social, le salaire de Meherzia Lâabidi, premier vice-président, s’élève en euros à la contre-valeur de 26 mille dinars par mois et celui du second fait à peu près la moitié. Meherzia Laâbidi a, toutefois, démenti l’information et a promis de publier ses émoluments, mais à ce jour, elle ne l’a pas fait. La polémique autour des traitements et avantages des députés qui vient s’ajouter à celle suscitée par les hauts salaires servis aux membres du gouvernement explique la manière consistant en la tenue d’une réunion secrète à laquelle seuls les députés et quelques hommes de confiance travaillant à l’assemblée ont été autorisés à prendre part. Ce n’est pas tellement parce que la question relève du top secret qu’il a été décidé de la discuter dans la confidentialité, tout le monde sait que le salaire d’un responsable politique dans l’Exécutif ou dans le législatif est publiable en vertu de la loi et des implications de la transparence, mais tout simplement pour ne pas s’exposer aux critiques et à la réaction de la société civile qui a bien d’autres reproches à faire aux membres de la constituante. Ces derniers qui semblent ne pas être pressés d’élaborer la constitution, l’objet principal de leur mandatement par le peuple, brillent par leur absentéisme aux séances plénières. Pis encore, ils prennent tout leur temps pour se chamailler et s’attarder sur les points et les virgules, ils font toujours la sourde oreille quand on leur demande de renoncer aux avantages de la mission qui leur est confiée et ils se plaignent de leurs conditions au moment où le gouvernement, ne sachant quoi faire pour satisfaire aux revendications sociales recrudescentes, appelle à une année blanche. Hier, ils auraient été plus nombreux que d’habitude pour réclamer, entre autres, la couverture sociale, la majoration des indemnités et du travail permanent à ceux parmi eux qui sont au chômage !



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Nouveau rebondissement dans l’affaire "Namaa Tounes"

Suivant