Curieux silence des médias dans l’affaire des caricaturistes du prophète Mohammed

Curieux silence des médias dans l’affaire des caricaturistes du prophète Mohammed
National
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Le procès en appel de Ghazi Béji et Jabeur Mejri accusés d’ « atteinte au sacré » et de « trouble à l’ordre public », et condamnés à sept ans de prison ferme, s'est ouvert hier, 14 mai, à Monastir. Un procès curieusement peu médiatisé, comme l'a 'bien' constaté le site Slate Afrique. Rappelons que Ghazi Béji a fui le pays depuis le 10 mars et a été jugé par contumace ; il est poursuivi pour un livre intitulé « L’illusion de l’islam » où on lui reproche le « doute de l’existence de Dieu, doute de l’existence d’une religion nommée Islam, doute de l’existence du prophète Mohammed avec justificatifs du doute comme y insiste l’auteur. » Jabeur Mejri, lui, est l’auteur de caricatures du prophète qu’il a publiées sur le réseau social Facebook, acte que l’inculpé explique par sa volonté d’attirer l’attention de l’opinion suite à son licenciement abusif et qu’il assume allant jusqu’à avouer avoir « intentionnellement voulu porter atteinte à l’islam. » L’avocate de la défense Bochra Belhaj Hamida, militante des droits de l’homme, a été la première à réagir, rapporte le même site. Elle n’a pas caché son désarroi devant le silence de ce qu’on appelle « L’affaire de Mahdia » : « Je tiens à souligner l’inaction des ONG et des militants des droits de l’homme dans cette affaire » a-t-elle déclaré. De son côté, l’ONG Reporters sans frontières s’est emparée de l’affaire et soulève la question lancinante le la liberté de la presse sur fond de « flou juridique ». Où l’on voit combien est sensible toute affaire touchant à la religion et au sacré. Nabil Karoui, le directeur de Nessma TV en sait quelque chose. En tout état de cause, l’on ne peut que s’interroger sur l’utilité de desseins et de livre qui tournent en dérision une personnalité de l’envergure d’un prophète. S’attaquer à l’islam avec véhémence dans un pays majoritairement musulman s’apparente à un geste pour le moins dérisoire. Faut-il sous prétexte de liberté se permettre de transgresser le sacré ?



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