Sahbi Basly : l’opposition a tort de s’opposer à Ennahdha et l’exclusion du RCD sera suivie d’une réaction de la rue

Sahbi Basly : l’opposition a tort de s’opposer à Ennahdha et l’exclusion du RCD sera suivie d’une réaction de la rue
National
print



Voici ce qu’on peut retenir globalement des déclarations de Mohamed Sahbi Basly qui a été hier l’invité de l’émission SARAHA RAHA sur Hannibal TV, à l’occasion de la parution prochaine de son livre sur sa carrière au service de BEN ALI. Ex-gouverneur et ambassadeur sous le règne de la dictature et actuellement Président du parti EL WATANI, ses déclarations dans cette émission ont été un mélange entre nostalgie d’un passé récent, contre lequel le peuple s’est soulevé, et apologie des actuels gouvernants, avec remise en cause de l’opposition. Il refuse que l’on qualifie Ben Ali de président déchu, car dans la littérature politique qu’il connaît parfaitement, ce qualificatif s’applique aux monarques, comme si Ben Ali, qui était prédestiné à une présidence à vie, était élu démocratiquement et sa dictature jouissait d’un soutien populaire. Il a à peine accepté qu’on dise de lui « le président fuyard », même si dans l’esprit des anciens apôtres de la dictature, Benali n’a pas fui le pays, mais a été victime d’une tromperie. En fait, la vraie raison qui justifie cette position de sa part est qu’il a encore du respect pour Ben Ali et il a osé le reconnaître au cours de cette émission, où il n’a rien dit de mal de lui sauf qu’il avait commis quelques erreurs. Parmi ces erreurs, la seule qu’il a citée explicitement est la non-diffusion des obsèques de Bourguiba. Pour le reste, il considère que la Tunisie indépendante n’a connu que la dictature, allant jusqu’à comparer le despotisme éclairé de Bourguiba au banditisme asphyxiant de Benali. Or s’il est vrai que du temps du premier, il y a eu beaucoup d’injustices et d’erreurs monumentales que nous traînons à ce jour, il n’en demeure pas moins que sous le règne du second, la tyrannie a dépassé les limites du tolérable. Sahbi Basly croit naïvement que le RCD a contribué à la révolution en délaissant Benali. Il n’a pas expliqué en quoi a consisté ce délaissement. Mais certainement, il ne peut pas s’agir, dans son esprit, d’un désengagement politique, d’autant plus que le dictateur n’avait pas besoin d’un soutien populaire pour s’imposer en maître absolu. Il s’agit plutôt d’une défaillance au niveau de la surveillance et du quadrillage de la population, et d’un dysfonctionnement au niveau du système de délation, qui ont été les seules missions des responsables et membres des cellules du RCD et des cellules voisines (comités de quartier, syndicats de copropriétaires, associations locales…). Implicitement, Mohamed S. Basly avoue que le RCD n’était qu’un outil de la dictature et que cet outil n’a pas été efficace lors des événements qui ont conduit au 14 janvier. En d’autres termes, il a voulu dire que la contribution du RCD à la révolution a été la non-contribution à la répression et que la milice du RCD n’a pas joué son rôle. Pour revenir à la situation politique actuelle dans le pays, il n’a dit que du bien du mouvement Ennahdha, de la troïka, des responsables dans le gouvernement et de leur sagesse. Il a reproché à l’opposition de ne pas s’allier avec le parti majoritaire au pouvoir et que durant cette phase, il ne doit pas y avoir d’opposition. Venant de la part d’un Ex- RCD, au service d’un régime qui a martyrisé les islamistes autant qu’il l’a fait avec d’autres opposants, ce discours élogieux ne doit pas étonner parce que l’opportunisme chez cette catégorie de personnes est dans les veines. La seule chose qui l’a énervé est la possible promulgation d’un décret-loi prévoyant l’inéligibilité des ex- responsables du RCD aux prochaines élections. Mohamed Sahbi Basly menace de descendre avec les siens dans la rue si jamais ce projet voyait le jour !!!!!



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Ghazi Chaouachi renvoyé devant la Chambre criminelle

Suivant