Indemnisation des anciens prisonniers politiques : l’éthique contre le mercantilisme !

Indemnisation des anciens prisonniers politiques : l’éthique contre le mercantilisme !
National
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L’indemnisation des anciens prisonniers politiques de la Tunisie est-elle d’actualité aujourd’hui après la révolution du 14 janvier ? Pourquoi une telle revendication pourrait-elle allumer les passions d’autant plus qu’elle ne fait guère l’unanimité parmi les militants des divers bords ? En tous les cas, le gouvernement a bien fait de lancer ce ballon d’essai au sein de l’opinion publique nationale pour mesurer son impact et les réactions qu’elle pourrait susciter parmi la population. Ainsi, l’introduction de cette mesure, on a parlé de 750 milliards qui seraient alloués aux militants qui auraient fait de la prison, dans la loi de finances complémentaire a été retirée, le gouvernement niant jusqu’à son existence. Mais, il faut aussi garder à l’esprit que le même gouvernement Jebali a clairement insisté sur le fait que si ces indemnisations n’avaient pas lieu, ces prisonniers politiques pourraient quand même bénéficier d’un apport moral ou matériel. Qu’est ce que cela peut-il signifier sinon qu’ils seront, un jour ou l’autre, indemnisés ! Autrement dit, le gouvernement dit une chose et son contraire, ce qui aboutit en dernière analyse à la même situation. Or, il est indéniable que les déclarations des anciens prisonniers de la gauche tunisienne, « les matérialistes », dans lesquelles ils ont clairement exprimé leur refus catégorique d'accepter toute sorte d’indemnisation, constituent un véritable pied de nez à ceux qui osent aujourd’hui la revendiquer ! Les militants de gauche qui ont rempli les prisons bourguibiennes et aussi celles de Ben Ali ont considéré cette éventualité comme déshonorante pour leur combat qu’ils ont mené pour les libertés et les droits de l’homme et non pas pour en tirer un quelconque avantage ; et qu’elle est aujourd’hui complètement indécente dans l’état actuel du contexte tunisien et des difficultés vécues par les diverses classes sociales y compris les salariés. Une réaction morale et éthique pleine de bon sens et démontrant un remarquable esprit de sacrifice, le militantisme politique n’étant pas une monnaie d’échange à cause d’un certain esprit mercantiliste, ni un moyen pour obtenir des avantages dont le bon peuple est aujourd’hui sevré !



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