Menace d’attentat à Jerba : rien ne sert de démentir quand la psychose est provoquée de l’intérieur !

Menace d’attentat à Jerba : rien ne sert de démentir quand la psychose est provoquée de l’intérieur !
National
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Suite à la mise en garde émanant du conseil national Israélien de sécurité (CNIS) qui a fait état d’une menace antisémite à Jerba, le ministère de l’Intérieur n’a pas tardé à démentir l’objet de cette mise en garde en faisant valoir les mesures sécuritaires prises par les autorités et en rassurant la communauté juive et les visiteurs de l’île de Jerba qu’ils ne s’exposent à aucun risque d’attentat. Le démenti du ministère de l’Intérieur est un message d’apaisement à ceux qui boudent la destination paradisiaque à l’aube de la haute saison touristique. Mais à quoi sert de démentir lorsque le paysage dans le pays offre une image dégradante après la révolution du 14 janvier. Le message devait être, plutôt, adressé à ceux parmi nos concitoyens qui contribuent à cette image. Les autorités et les professionnels dans le secteur touristique doivent savoir que nos concurrents dans le bassin méditerranéen ne seraient pas ravis de la reprise de l’activité touristique notamment parce que la saison s’annonce nettement meilleure que la précédente avec un volume de réservations prometteur. Ils sont aux aguets du moindre faux pas pour boycotter la saison et ont à leur service des agences et des médias. On est quasiment certains que derrière la mise en garde du CNIS se cachent des concurrents et des gens à leur solde qui se servent de l’actualité en Tunisie pour atteindre leurs objectifs. Parmi ces événements écœurants qui ont provoqué la psychose, l’appel à combattre les juifs, lancé le 25 mars 2012 par des salafistes, à quelque pas du ministère de l’Intérieur et en présence de certaines personnalités politiques au pouvoir. Cet appel n’est pas passé inaperçu dans la presse internationale qui était sur place et qui n’a pas besoin d’un communiqué de la TAP ou d’un discours politique pour couvrir et commenter l’événement ni d’une visite officielle pour changer d’avis. Le 12 février 2012, des cris dans le même sens ont été scandés par des islamistes qui assistaient au discours de Wajid Ghnim. Et en janvier dernier, lors de l’accueil d’Ismaïl Haniey, des slogans antisémites appelant à tuer les juifs ont été proférés. À l’assemblée constituante, une députée nahdhaoui, Basma Jebali, a déclaré que l’achat par des juifs de terrains à Jerba est un projet qui vise à judaïser l’île et à la rattacher à l’État d’Israël. Il ne lui a pas suffit de le déclarer, la députée s’est vantée de l’écho de son intervention dans la presse internationale. Pour justifier leurs propos, des responsables politiques disent qu’ils confondent entre sionistes et juifs. Cependant venant de leaders de la mouvance salafiste qui prétendent donner des leçons, des cadres du mouvement Ennahdha qui ramènent les objectifs de la révolution au programme de leur parti, et des responsables politiques qui accusent l’opposition de comploter contre la sécurité de l’État, la confusion est inexcusable pour ne pas dire autre chose. Au-delà des intentions, de tels appels et de tels propos ne font qu’apporter de l’eau au moulin de ceux qui redoutent la destination tunisienne et ceux qui n’ont pas intérêt à ce que l’activité touristique retrouve sa vitesse de croisière et se développe. Ils sont de loin beaucoup plus graves que la participation à une cérémonie organisée par une mission diplomatique, une visite d’une ambassade ou un tête-à-tête avec un représentant d’un État étranger. Et pourtant, les uns sont caressés dans le sens du poil et les autres sont taxés de traitres.



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