Le syndicat de la police refuse que justice soit faite

Le syndicat de la police refuse que justice soit faite
National
print



Réussir la transition ne peut se faire sans que justice ne soit faite. Des Tunisiens ont été tués ou blessés pendant la révolution et les familles des victimes n’arrivent toujours pas à connaître la liste des «tueurs». Les Tunisiens ont cependant fait confiance à la justice et ont été assez patients pour attendre les premiers verdicts. Il ne s’agit pas du tout de se venger du corps de la police, mais juste de punir ceux qui ont opéré en dehors du cadre de la loi. Tuer un citoyen juste parce qu’il manifeste est illégal et personne ne peut contredire cette vérité. La grande question est: que faire ? Certains appellent à la réconciliation… mais qui a le droit de décider ? La frontière entre réconciliation et impunité est très fine, et pour pouvoir bâtir un état de droit, il est important de connaître les responsables de meurtres et de punir… La réconciliation est un autre processus qui doit venir après. Bref, la justice a tranché, pour le cas du martyr Slim Hadhri, tué en janvier 2011 à Kerkenah. Les coupables, Omrane Abdelâal et Mohamed Saïd Khalouda, ont été condamnés à 20 ans de prison ferme et à 80 000 dinars d’amende. Le déroulement du procès n’a pas été remis en cause, il était juste et il n y a pas eu de vice de procédures. Il se trouve qu’une vidéo, assez déroutante et grave, circule sur le web et montre l’insatisfaction de certains membres du syndicat (régional) de la police à Sfax. Ces derniers menacent de retirer toutes les forces de l’ordre de devant toutes les institutions. «Il ne s’agit pas d’avis personnel, mais des décisions prises par le syndicat» a expliqué un des syndicalistes. Il a aussi appelé à retirer les policiers de devant les tribunaux, ambassades, ...Il considère par ailleurs que c’est une décision politique. Est-ce du chantage ?     On pourrait se demander qu'est ce qu'ils proposent contre tous les dépassements des policiers ? Est-ce qu’ils ont le droit de ne pas respecter la loi ? Et-ce qu’un policier qui a tiré sur un citoyen peut considérer que c’est légitime ? La nouvelle Tunisie ne peut pas se bâtir sans une réelle prise de conscience de l’importance d’appliquer la loi, et ce, pour tous les Tunisiens, quelle que soit leur fonction ou leur métier. Cette déclaration publique que nous partageons ici nous rappelle ce qui s’est passé au début du procès contre Moncef Laajimi. Le message était en gros le même «tu me touches, tu n’auras plus de sécurité».. En allant plus loin, on pourrait également évoquer la réaction de certains policiers quand Farhat Rajhi a entamé son processus de réformes… Ils avaient écrit une lettre vindicative au président de la République lui «demandant » de virer Rajhi. Comment entamer des réformes si les policiers restent solidaires avec ceux qui ont commis des fautes professionnelles ?



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Versement des indemnisations des blessés et martyrs de la révolution

Suivant