Un député Nahdhaoui fait irruption au siège de la TV Nat et s’attaque aux journalistes

Un député Nahdhaoui fait irruption au siège de la TV Nat et s’attaque aux journalistes
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Incroyable, mais vrai ! Negib Mrad, député Nahdhaoui, a fait irruption aujourd’hui au local de la chaîne de télévision nationale sans y être invité ni attendu, rapporte la radio Shems FM. Il a rejoint la salle de presse où des journalistes étaient au travail. Il a commencé par les provoquer et les dénigrer. Il a critiqué leur prestation et a remis en cause leur crédibilité. Il a usé de propos et de menaces qui rappellent les slogans de ceux qui sont en sit-in devant le siège de la télévision nationale, au nom de la libération des médias. « Je suis un député à l’Assemblée Nationale Constituante et je bénéficie de l’immunité » a-t-il dit, avant d'ajouter: « Todhbrouli Äa Tayara », précise la même source. Pour le député, qui a pu accéder au local de la chaîne grâce à son statut, les journalistes de cette chaîne, qu’il considère en sur-effectif, ne font que reproduire la démagogie du régime déchu en véhiculant des orientations dirigées contre la révolution et l’intérêt du pays. Prié de quitter la salle, là où seuls les journalistes, les techniciens et les invités ne sont admis, il s’est prévalu de sa qualité de parlementaire, qui lui procure une immunité absolue et l’autorise, selon lui, à intervenir en tout lieu et en toute circonstance. La gravité de la scène n’est pas seulement dans la manière brutale avec laquelle il est intervenu ni dans les incivilités qui s’en sont suivies, dénotant d’une bassesse sans commune mesure de la part du représentant d’un parti au pouvoir. Elle réside dans une perception erronée et dangereuse de la mission politique du député et de son rôle dans le cadre des institutions de l’État. Un député, quelles que soient la force et la représentativité du parti auquel il appartient, ne doit d’aucune manière et à aucun titre s’immiscer dans les affaires publiques qui relèvent de la compétence exclusive de l’administration et des établissements étatiques. S’il constate une anomalie ou une incohérence, il n’a qu’à la signaler au bon moment et à qui de droit, dans le cadre du droit de regard du parlement sur l’activité du gouvernement. S’il lui arrive de s’y immiscer dans le cadre d’une enquête ou d’une mission spéciale, il doit se départir de ses engagements politiques et éviter tout ce qui peut causer une désobligeance ou atteinte à autrui. Se permettant d’intervenir dans des affaires qui ne le concernent pas, le député a outrepassé ses pouvoirs. À moins qu’il ait agi en tant que membre d’un parti majoritaire et dans ce cas, il est important de lui rappeler que la majorité et ses représentants n’ont pas le droit d’imposer leurs choix en dehors du cadre de la légalité, ni user de la violence verbale et physique pour faire entendre leur voix. Quant à l’immunité parlementaire, le député doit savoir que ce privilège ne signifie pas intouchabilité et banditisme. Le député, au même titre que tout citoyen, doit se conformer aux lois de la république, sous peine de levée de l’immunité comme ceci a été le cas de Khemaies Ksila et Moncef Cheikhrouhou. Il doit, en outre, donner l’exemple au niveau de ses attitude et comportement.



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