Habib Bousarsar rassure Caïd Essebsi et précise que "l’appel à la mort" ne signifie pas "incitation au meurtre" !

Habib Bousarsar rassure Caïd Essebsi et précise que "l’appel à la mort" ne signifie pas "incitation au meurtre" !
National
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Invité de l’émission de télé « LABESS » diffusée sur Attounisia dans la soirée du samedi 31 mars, le prédicateur et responsable au ministère des affaires religieuses, Habib Bousarar, s’est prévalu des mêmes arguments et de la même explication au sujet de la menace de mort proférée à l’encontre de la personne de Caïd Essebsi. Selon Habib Bousarsar, l’appel à la mort de Caïd Essebsi et de sa bande, n’est pas une incitation au meurtre. Il l’a déjà affirmé dans un communiqué publié le 27 mars en indiquant que son appel signifie « la mort politique ou plus précisément la fin de Caïd Essebsi ». Il a terminé son intervention dans cette émission par rassurer et assurer Caïd Essebsi que sa vie est préservée et qu’il n’a rien à craindre. En se livrant à ce jeu de mot, second du genre après la polémique sur « ASSAFIRAT » suscitée par Moncef Marzouki dans son discours d’investiture, l’invité a raté l’occasion de se racheter en affichant l’image d’un homme moderne, tolérant et conciliant. En tous les cas, il n’est pas arrivé à convaincre même les plus doués de la langue arabe. Habib Bousarsar soutient qu’il y a nuance entre « la mort » et le « meurtre ». La mort est une fatalité tributaire de la volonté de Dieu et le meurtre est un acte qui conduit à la mort par la volonté de Dieu. Jusque là on a compris la subtilité. Seulement ce qui n’est pas du tout expliqué est la nuance entre « la mort » et « appel à la mort ». Scientifiquement, la mort est un fait irrésistible et imprévisible alors qu’appeler à la mort de quelqu’un et le répéter à plusieurs reprises comme un refrain n’à d’autres explications dans la pure langue arabe littéraire et dialectale qu’appeler à son meurtre. La foule massée sur la place avait compris exactement ce que tout lemonde a compris en répliquant en chœur « ALLAH AKBAR ». Cette réplique dans la culture arabo-musulmane est, entre autres, le cri de guerre où la cible est l’extermination des ennemis. Le slogan scandé suite à cet appel « Dieu est grand, Essebsi est l’ennemi de dieu », ne laisse aucune place au doute quant à la personne visée. Ainsi donc, on peut déduire que l’appel incriminé de Bousarsar n’est pas le fait d’un emportement incontrôlé provoqué par l’effet de foule, comme certains dans son entourage ont cherché à le faire croire. Dans le contexte de son discours, cet appel est une incitation à la confrontation, au génocide et à l’effusion du sang. Le meeting organisé par des associations islamistes pour protester contre les atteintes au livre sacré, aux lieux du culte et à l’Islam a pris une tournure dangereuse. Tous ceux qui avaient pris la parole, ce jour là, avaient dit que la religion était menacée par les athées, les polythéistes et les maçonniques qu’il fallait combattre. A côté de Caïd Essebsi accusé de vouloir ressusciter l’esprit bourguibiste, ils ont cité les juifs et ont demandé à leurs partisans de se préparer pour les tuer. Puis, ils se sont rétractés pour dire qu’ils ciblaient les sionistes exactement comme l’a fait Bousarsar lorsqu’il s’est retranché in extremis derrière une explication linguistique. Ce meeting était comme une déclaration de guerre d’une partie de la société qui se veut le porte drapeau de la religion contre l’autre partie de la société qui tient à la république et la démocratie. Certains y voient les prémices d’une guerre civile et l’on craint fort le pire si la classe politique ne prend pas les choses en main et laisse de côté, pour le moment, les petits calculs de politique politicienne.



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