Jebali en visite à la Prison de l’Aouina : plainte des familles ou intervention saoudienne ?

Jebali en visite à la Prison de l’Aouina : plainte des familles ou intervention saoudienne ?
National
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Jeudi passé, alors que se tenait au Palais du Bardo la séance de débat avec le gouvernement, Hamadi Jebali est allé à l’Aouina où il a rendu visite aux Trabelsi et les autres détenus dont Abdelwahab Abdallah, Abballah Kallel, Bechir Tekkari et Abdelaziz Ben Dhia. Au cours de cette visite, il s’est enquis des conditions de leur détention et les a surtout rassurés qu’ils seront jugés en toute équité, conformément à la loi. Ne pouvant s’agir d’un coup d’éclat médiatique, autrement on aurait invité les médias à la couvrir, cette visite ferait suite à une requête introduite par les familles des détenus auprès du gouvernement, se plaignant des conditions de détention de leurs proches. De quoi se plaignent-ils au juste ? La réponse est sortie de la bouche de Youssef Tekkari, porte-parole de l’association tunisienne pour l’équité et l’impartialité et fils de Bechir Tekkari, ancien ministre de la Justice sous Ben Ali, détenu pour abus de pouvoir et détournements de fonds. Dans un entretien qu’il a eu, hier, avec Shems fm, Youssef Tekkari, a indiqué que la prison de l’Aouina est une prison comme toute autre qui relève de l’administration pénitentiaire et que les détenus y sont traités à l’instar de tout autre prisonnier. Il était accompagné, dans cette émission, par Mahmoud Yaacoub, juriste de l’association, qui a ajouté que celle-ci défend le droit de tout Tunisien à un procès juste et équitable et que les détenus de l’Aouina ne sont, en fait, que victimes de leur position sous le régime de Ben Ali. Sans aller jusqu’à dire qu’ils sont innocents des accusations qui leurs sont faites, il a laissé entendre que les prévenus sont emprisonnés du fait des fonctions politiques qu’ils ont occupées auparavant et non pour des actes qu’ils auraient commis. Samir Dilou, ministre des Droits de l’homme et de la justice transitionnelle, intervenant au cours de cette émission, a souligné pour sa part, que les détenus de la prison de l’Aouina sont des détenus de droit commun et que la visite que leur a rendue le chef du gouvernement s’inscrit dans le cadre d’un programme global destiné à faire l’état des lieux des différentes prisons du pays. Son affirmation vise, ainsi, à démontrer qu’il n’existe aucun lien entre cette visite et la plainte des familles des détenus. Si c’est le cas, l’on devrait s’attendre à ce que le chef du gouvernement et son collaborateur visitent d’autres prisons civiles. Quant aux détenus de l’Aouina, ils n’ont vraiment pas de quoi se plaindre. Les conditions d’incarcération réservées à ces prisonniers de marque n’ont rien à voir avec celles prévalant dans les autres prisons civiles, encore moins avec celles qui étaient en vigueur du temps où ils étaient au pouvoir. En réalité, les plaignants ne cherchent-ils pas la libération de leurs proches qu’ils persistent à considérer comme étant des prisonniers politiques ? C’est, selon toute vraisemblance, la raison principale de la création de l’association tunisienne pour l’équité et l’impartialité qui pourrait avoir une durée de vie limitée, conditionnée à la libération des détenus de l’Aouina ou certains d’entre eux. Et ils ne sont pas les seuls à réclamer cette "amnistie". Dans une interview radiophonique en date du 21 décembre dernier, Foued Mebazaâ a affirmé que le prince héritier d’Arabie Saoudite dont l’épouse entretient de bonnes relations avec Ben Ali, serait intervenue auprès de son gouvernement pour libérer des ex-ministres. Une information confirmée par Beji Caied Essebsi dans une autre émission radiophonique.



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