Vers un front du 23 octobre 2012 ?

Vers un front du 23 octobre 2012 ?
National
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Les consultations entre différentes mouvances politiques vont bon train et se focalisent sur la définition d’une plate-forme commune à tous les partis et mouvements du centre et de la gauche opposés à l’actuelle majorité. L’enjeu de ces consultations : les prochaines élections qui devraient se tenir le 23 octobre prochain et dont seulement huit mois nous séparent. En ce sens, nous devrions aller vers la constitution d’un front du 23 octobre 2012 qui disputerait, sous une bannière unifiée, les élections en face d’Ennahdha et ses alliés. Très actif sur ce dossier, Béji Caïd Essebsi a multiplié les rencontres avec les leaders de l’opposition. Il rencontrait, en fin de la semaine dernière, les dirigeants de gauche, dont ceux d’Ettajdid, du PDM et du PTT. Sur tout l’arc qui va du centre à la gauche, BCE fait figure de rassembleur a minima, car il est clair pour tous que son combat est mené pour la Tunisie et non au nom d’ambitions personnelles. De plus, l’opinion publique adhère largement à cette démarche fédératrice, car selon le bon mot d’un cadre de gauche : « Béji fait taire les coqs et suspend les luttes fratricides». En outre, cette démarche rencontre l’assentiment de plusieurs catégories de la classe moyenne qui ont fini par être déçues par les promesses non tenues d’Ennahdha. Un autre cadre, syndicaliste, résume : «Tout ce qui se passe aujourd’hui sur la scène sociale est légitime, car Ennahdha a promis monts et merveilles, mais n’a tenu aucune de ses promesses». Heurtés, surpris et exaspérés par l’alliance tactique d’Ennahdha avec les salafistes, de nombreux secteurs de l’opinion publique demandent à être rassurés et voient d’un mauvais œil la fuite en avant du parti conservateur. Et cette recomposition autour d’un Front du 23 octobre 2012 assorti d’un programme commun apporter du grain à moudre au petit peuple touché de plein fouet par la crise, inquiet des dérives sécuritaires et lassé du double langage qui prévaut à l’heure actuelle. Deux éléments sont actuellement en discussion dans le cadre de cette initiative fédératrice qui unifie et rend plus visible l’alternative à la majorité actuelle : 1 - Ne pas jeter d’anathème sur quiconque voudrait rejoindre ce front en construction, y compris les destouriens attachés aux valeurs modernistes. 2 - Appel à l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) à se mettre au travail dès à présent pour mobiliser les millions d’électeurs non inscrits et préparer l’échéance du 23 octobre 2012. Avec la démarche fédératrice de Béji Caïd Essebsi, la montée en puissance de Abdelfettah Mourou et la construction d’un front électoral tourné vers l’avenir, la donne politique est en train de connaître des évolutions notables et décisives.



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