Jugement de "l’ennemi" de l’islam : Acte 2

Jugement de "l’ennemi" de l’islam : Acte 2
National
print



Le procès très controversé de la chaine privée de Nessma TV a eu lieu aujourd’hui au palais de justice de Beb Bnet. Beaucoup de personnes étaient présentes sur les lieux, suite aux appels relayés par certains réseaux et certaines personnalités plus ou moins influentes. Des personnes qui estiment que c’est le premier procès politique et d’opinion depuis le 14 Janvier. Cependant, et on en prend de plus en plus l’habitude, des groupes de « barbus » très bien organisés ont aussi pris place sur le même lieu de rassemblement. Ils étaient très bien équipés : Reflexes numériques haut de gamme, caméscopes, mégaphones, pc portables avec des clés 3G … Une véritable brigade, revendiquant la défense de l’islam et du prophète, qui voit Nessma comme un ennemi de la religion et faisant partie d’un véritable plan démoniaque visant à « nuire » à l’islam. Ces personnes ont scandé des slogans « Le peuple réclame l’exécution des médias », « le peuple réclame la censure d’internet » ou encore « Nekma ennemi de l’islam ». L’ambiance sur les lieux était électrique, ce groupe se tenant à l’entrée du tribunal, n’hésitait pas à dénigrer ou à insulter verbalement toutes personnes ayant un avis divergeant. Zied Krichen, rédacteur en chef du quotidien Le Maghreb, a été poursuivi, dès sa sortie, par la foule, le qualifiant de sale, corrompu, franc-maçon, ennemi de l’islam, et surtout « d’ennemi du régime » avant de l'agresser physiquement (voir la scène 1:20 de la vidéo en bas de page) ; il n'a trouvé refuge que dans un commissariat. Krichen n’était pas le seul à subir des agressions. L’écrivain et homme politique Hamadi Redissi a été violenté. L’avocate de Nessma a été intimidée. La police était d’une passivité terrifiante. Son rôle s’est restreint à observer sans agir. Après l’annonce du report de l’audience, le groupe de salafistes a démontré son mécontentement, qualifiant la justice de corrompue et cette audience de « foutaise ». Abdelaziz Mzoughi et Chokri Belaid ont, eux aussi, eu droit à leur lot d’insultes à leur sortie.




André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Mohamed Boughalleb condamné à six mois de prison

Suivant