Discipline

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Édito
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L’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) a sommé depuis quelques jours les différents partis politiques de cesser de faire de la publicité de leurs formations à quelques semaines des élections de l’Assemblée Constituante du 23 octobre prochain. L’ISIE tenait par cette mesure à instaurer une certaine égalité entre les listes qui vont se présenter à ces élections sachant que plusieurs partis politiques, devenus subitement riches après la révolution du 14 janvier, avaient investi la scène médiatique en bombardant à coup de spots télévisés, d’affiches dans la rue et dans tout le pays ou de pages achetés dans les différents journaux les Tunisiens, les invitant directement à rejoindre leurs rangs, ou d’une manière indirecte, à voter pour eux. Il faut dire que sur un certain plan, les partis politiques existant sur la scène depuis le 14 janvier d’une manière publique après avoir bénéficié du vent de liberté qui souffle sur notre pays, voulaient se faire connaître auprès du grand public, ou mis à part les initiés, la plupart ignorait jusque-là leur existence. Se faire connaître, ou mieux encore, attirer des sympathisants voire convaincre de nouveaux militants était tout ce qu’il y a de plus légitime. Cependant, et à partir du moment où une Instance indépendante, autour de laquelle s’est crée une certaine unanimité grâce à une approche rationnelle et à une certaine crédibilité obtenue grâce à une certaine objectivité dans sa démarche et dans sa conception des élections, a décrété l’interdiction de la publicité des partis, ces derniers étaient invités à se conformer à sa décision pour assurer l’organisation d’élections transparentes et sincères. Si la majorité des partis politiques de la place a respecté cette décision, deux partis politiques ont refusé de s’y conformer, l’UPL et le PDP. Le premier a décidé de s’adresser à la justice pour obtenir la révision de cette décision de recouvrir de nouveau sa liberté pour reprendre sa campagne publicitaire tout en décidant de la suspendre à partir d’aujourd’hui (mercredi 21 septembre), le PDP de Néjib Chebbi poursuit son cavalier seul en continuant sa campagne. Il nous semble que cette attitude du PDP est quelque peu cavalière et appelle à une certaine anarchie dans le comportement politique des partis et est contradictoire avec son attitude à l’égard de l’ISIE. Car, et en acceptant que celle–ci mène à bien le processus électoral dans soin ensemble, et après avoir accepté toutes les anciennes mesures prises par elles, le PDP ne peut plus aujourd’hui se dérober arguant de l’absence de légitimité de cette instance ou de son incapacité à prendre des décisions exécutoires. C’est là une singulière contradiction, illogique et inacceptable sur le double de la forme et du fond. De plus, ceux qui ont refusé de se soumettre à cette interdiction, font preuve d’un manque de discipline qui met en danger le processus démocratique lui-même. Ils adoptent, en réalité, la même attitude que ceux qui croient que la démocratie est une forme d’anarchie, alors qu’elle est tout le contraire. Si on veut parvenir au stade du règne de la loi, on ne peut que l’appliquer et veiller à son respect. Deux petites choses enfin ! La première, c’est que les patrons d’une certaine presse, par rapacité et par opportunisme vu la « cagnotte » à cueillir de cette campagne, et sous le couvert de la liberté défendent la « liberté » de la publicité pour se remplir les poches. La seconde, c’est que certaines autorités régionales (à Gafsa) ont commencé à enlever les affiches publicitaires des formations politiques qui ne respectent pas cette interdiction. Espérons que cela fera tâche d’huile pour instaurer, enfin, une certaine équité entre toutes les listes candidates aux élections.



Ain Drahem : Malheureux, ces enfants vendent de la joie aux visiteurs !

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