Ennahdha, ça ne se critique pas !

Ennahdha, ça ne se critique pas !
National
print



Ces derniers temps, il ne fait pas bon de critiquer le parti d’Ennahdha. Notre pays est en pleine transition démocratique et pourtant les définitions de démocratie et de liberté n’ont pas l’air d’être bien assimilées par certains. Et c’est encore une fois sur les réseaux sociaux qu’on a pu le vérifier puisque les administrateurs des pages Facebook, Tunisie et Al haqaiq al khafiyya, ont pu le constater à leurs dépens. Ainsi, Imed Amri, l’administrateur de la page Tunisie qui ressemble plus de 700 mille fans a été, et est encore victime d’une campagne de lynchage et de dénigrement sur Facebook pour avoir critiqué le parti de Rached Ghannouchi. Imed est accusé d’être athée, sioniste et même pro-RCD. Imed Amri n’a touché ni à l’Islam, ni au prophète Mohamed (PSL), il a «juste» critiqué Ennahdha. Serait-ce un péché de critiquer ce parti-là ? L’amalgame que font plusieurs sympathisants d’Ennahdha entre le parti politique et l’Islam est sidérant. Pour ces personnes, Rached Ghannouchi est élevé au rang de messie. Tout est critiquable sauf lui et son parti. C’est normal puisque, toujours selon ces mêmes personnes, Ghannouchi ne se trompe pas et son parti c’est le parti parfait jamais créé ! Parmi ceux qui s’attaquent à Imed Amri, on trouve, par exemple, la page, en arabe, de l’Union des Pages de la Révolution, qui s’est permis un photomontage pour bricoler la Une du quotidien Assarih. Il suffit de jeter un œil sur la photo et les commentaires en bas pour avoir un aperçu de ces attaques. La même campagne de dénigrement cible également Haythem Abdelmoula et sa page. Lui aussi s’est «permis» de critiquer Ennahdha sur certains points. Le plus désolant dans toute cette histoire, c’est que Imed et Haythem ne sont pas anti-Ennahdha, ni pro-Ennahdha d’ailleurs. Ils ont juste exprimé leurs avis sur le programme d’un parti politique. Or, à ce qu’il paraît, on n’a pas le droit de critiquer ce parti… Tiens tiens, cela rappelle une époque... Une époque qu’on croyait à jamais révolue le 14 janvier dernier… Samedi dernier, le gouvernement a annoncé son "désir" d’être flexible sur le choix de la date des élections de l'Assemblée Constituante. Depuis, le parti Ennahdha, dont un report ne servirait pas les intérêts, ne cesse de hausser le ton et de multiplier les rencontres. Il a même claqué la porte de CISROR. Désormais, les yeux sont tous rivés sur les moindres faits et gestes du parti de Ghannouchi.



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Accès au marché du travail suisse pour les Tunisiens : Opportunités et perspectives

Suivant