Adel Gaaloul et Slim Amamou rencontrent la communauté Open Source

Adel Gaaloul et Slim Amamou rencontrent la communauté Open Source
Tunis-Hebdo
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Jeudi 31 mars, a eu lieu, dans le département du secrétaire d’État de la Technologie, Adel Gaaloul, une réunion organisée par la cellule des logiciels libres du secrétariat d'État à l'Informatique, Internet et Logiciels libres. A l'ordre du jour, les préparatifs de la participation tunisienne au salon SolutionLinux qui se tiendra à Paris du 10 au 12 mai prochain. Le secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports, Slim Amamou, considéré comme un fervent défenseur de l'open source, était aussi de la partie. Bien que son nom soit notoire, il a fallu, quand même, une heure de présentations entre celui-ci et les invités, pourtant des visages connus de la communauté. Après cela, la rencontre a, enfin, pu commencer avec son lot de questions sans réponses, à commencer par celles qui portent sur Microsoft. Parmi les questions posées, un membre a demandé pourquoi la Tunisie paye 170$ la licence Windows alors que dans le monde c'est de l'ordre de 100$ et en Egypte, elle est vendue pour 40$. Selon la réponse d'un fondateur d'une université privée, «la négociation avait commencé à 320$ !». Une réponse qui ne répond pas à la question ! A cette réunion, il a été également, entre autre, question de la loi de finances 2011 et de la reconduction du contact de partenariat avec Microsoft … La majorité des invités étant des chefs de petites et moyennes SSII utilisant ou faisant de l'Open Source, une grande question émana d'un de ces jeunes patrons de startups : «Etait-il possible d'avoir un brevet sur du code informatique open source ?». Quant aux problèmes liés à la post-révolution comme, essentiellement, l'emploi, peu des présents étaient concernés par le sujet. Faut-il rappeler qu'il ne s'agissait pas d'aider les entrepreneurs à grandir plus et se remplir encore plus les poches... Et Open Source dans tout ça ! D'autre part, un lobby Open Source serait en cours de formation. Quelques entreprises souhaiteraient propulser un visage connu de la communauté à une place utile afin qu'il leur ouvre la porte des appels d'offres. Mais sérieusement, quelle SSII (parce qu'il n'y a pas de SSLL) est en mesure de concurrencer les grands tels que Microsoft ou Oracle ? C'est bien beau de rêver... À moins que des multinationales comme Red Hat ou Canonical (pour Ubuntu) ne se mêlent au marché tunisien, les entreprises du «logiciel propriétaire» ont de beaux jours devant elles. Si un projet devait voir le jour, il concernerait le Logiciel libre et non celui d'Open Source. Il conviendrait d'avoir un plan à long terme, plus long que le mandant du gouvernement actuel, car sinon, comme l'a déclaré Adel Gaaloul à la réunion, «Nous sortirons frustrés» et c'était bien le cas. Certaines ambitions sont énormes comme faire «dégager» Microsoft. Mais cela ne peut se faire que par un plan étatique, tel que celui entrepris par le Brésil et la Russie. Le président Lula avait tout bonnement commandé un rapport au célèbre MIT (Massachussets Institute of Technology, meilleure université d'informatique au monde) avant d'entreprendre son grand chantier pour la relance de l'économie. Ce rapport a clairement démontré les qualités des logiciels libres. En Russie, c'est Poutine qui a signé le plan de migration vers les logiciels libres. Celui-ci sera achevé en 2015 et permettra à l'administration russe d'être entièrement libre. Les plans de ces deux pays, les étapes, les délais, les détails, sont disponibles sur Internet, c'est l'esprit du libre, celui du partage. Chez nous, il faudrait pour cela une personne sérieuse capable d'assumer cette lourde tâche et suivre leur modèle. Rappelons qu'un plan d'une telle envergure ne peut que générer de l'emploi, en masse. La Tunisie, exploitée par des centres d'appels, a mieux à faire de ses compétences révolutionnaires. Il ne leur manque qu'un bon encadrement. Et ainsi, la Tunisie deviendra un centre international en matière de logiciels libres et la cible des gouvernements et des entreprises en quête de développement, de support et de formation. Il y a du business à se faire !



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