Le jour où je l’ai rencontré…

Le jour où je l’ai rencontré…
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… Maradona avait 27 ans et était, déjà, célèbre. Moi, gamin, je n’étais célèbre que par le prénom (Chahir), mais en mon for intérieur je caressais l’espoir de le devenir un jour. Mais point d’obsession. Ce que j’aimais par-dessus tout, c’est le foot, et mon équipe préférée… J’étais Interiste de naissance. Pour moi, Maradona ne comptait pas plus que tout autre adversaire qu’on devait empêcher de marquer. Mes idoles avaient pour noms Zenga, Bergomi, Altobelli, Aldo Serena, Passarella et les autres joueurs de l’Inter dont je ne me rappelle plus le nom aujourd’hui. Certes, j’aurais bien aimé voir Maradona jouer avec les Nerazzurri, ce rêve ne s’était finalement jamais réalisé. Un autre rêve s’était produit par contre le 25 juin 1987. On jouait ce jour-là un certain Inter-Napoli à San Siro. A l’époque, je jouais au sein des catégories des jeunes de l’Inter (mon père était attaché au corps diplomatique). Un heureux événement s’était produit : j’étais appelé, moi et neuf de mes coéquipiers, à faire office de ramasseurs de balle de ladite rencontre qui comptait pour le scudetto. Je ne vous raconte pas combien était superbe l’ambiance sur les gradins et l’image que donnait à voir l’entrée des deux équipes sur la pelouse. Il y a de la tension dans l’air. Le match commençait et les attaques s’enchaînaient des deux côtés, mais pour dire vrai Maradona était insaisissable. Il donnait du fil à retordre à tout le monde, adversaires, coéquipiers et même nous ramasseurs il nous dribblait. Tous les superlatifs s’effaçaient devant le joueur qu’il était. Ce jour-là, Napoli avait remporté le match. Le Dieu du football, écrivait la Gazzetta dello sport le lendemain, balisait le chemin du scudetto à Napoli pour la première fois de son histoire. Après le match, aidé par ma petite carrure, j’avais approché Maradona dans l’espoir qu’il me donne son maillot. C’était la seule fois que je l’ai vu en chair et en os. Mais au moment où il allait me remettre son maillot, quelqu’un m’avait tapé à l’épaule et dit : « Réveille-toi fiston, c’est l’heure d’aller à l’école ». C’était mon père, il m’a bousillé le rêve.

Chahir CHAKROUN Tunis-Hebdo du 30/11/2020




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