Affaire Zouhaier Makhlouf : Le député mis en accusation pour harcèlement sexuel

Affaire Zouhaier Makhlouf : Le député mis en accusation pour harcèlement sexuel
National
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L'affaire remonte à une année lorsqu'en octobre 2019, Zouhaier Makhlouf, ex-membre de l’Instance Vérité et Dignité et nouveau député à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), avait été photographié, dans sa voiture en train de se masturber et les photos avaient été publiées sur les réseaux sociaux. Pour se défendre, Makhlouf avait indiqué, qu'étant diabétique, il était en train d’uriner dans une bouteille, et non de se masturber. Selon la version de la lycéenne, qui a pris les photos, Makhlouf l’a suivie et harcelée lorsqu’elle se rendait à son lycée à Dar Chaabane (Nabeul). Par la suite, il aurait décidé de se masturber sous les yeux de la jeune fille, qui n’a pas hésité à prendre les photos et à les partager sur les réseaux sociaux. Cette affaire revient sur le devant de la scène puisque la chambre d'accusation de la cour d'appel de Nabeul a décidé de révoquer la décision de clore l'enquête rendue par le tribunal de première instance de Nabeul. Zouhaier Makhlouf avait d'abord été accusé de harcèlement sexuel, avant de voir ce chef d’accusation réduit au délit d’atteinte à la pudeur. La chambre d'accusation de la cour d'appel de Nabeul a décidé d'inculper le député de harcèlement sexuel conformément à la première mise en accusation, rapporte l'avocate de la jeune fille sur les ondes de la radio Mosaique fm. Selon l'avocate, l'affaire a été renvoyée au tribunal de première instance de Nabeul sous les accusations de harcèlement sexuel et d'atteinte à la pudeur. Les avocats de la défense avaient, par ailleurs déposé une demande de recours contre la décision du tribunal de première instance lors de la séance du 8 octobre, insistant pour que l’accusation de harcèlement sexuel soit reçue. Hier, mercredi 14 octobre 2020, des organisations et associations ont appelé le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à intervenir et à prendre les mesures nécessaires à l’encontre de quiconque ayant délibérément usé de moyens dilatoires et tenté de prolonger les procédures dans cette affaire.
Dans une déclaration conjointe, les associations ont exprimé "leur inquiétude face à ces pratiques contraires aux principes de la justice qui menacent l’institution judiciaire et contribuent à l’affaiblir et à porter atteinte à son indépendance, ce qui est de nature à amener le citoyen à perdre confiance en la justice", lit-on dans le texte de la déclaration. Ces associations et organisations soulignent que l’affaire de harcèlement liée au député Zouhaier Makhlouf a connu plusieurs violations procédurales, dont entre autres la durée de l’enquête qui a dépassé neuf mois et qui rappelle celle réservée aux enquêtes sur des crimes complexes où il est difficile de réunir des preuves. Alors que dans le cadre de cette affaire “les preuves sont irréfutables”, ajoute-t-elles. Elles s’interrogent sur les déclarations de l’Association des magistrats tunisiens concernant l’intervention du procureur général de la cour d’appel de Nabeul dans ce dossier et dans d’autres affaires litigieuses qui, selon elles, soulèvent des inquiétudes quant au processus judiciaire de ce dossier.



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