Le dossier d'éventuels conflits d'intérêts dans le gouvernement d'Elyes Fakhfakh a été bel et bien ouvert. Après la polémique liée aux actions du chef du gouvernement dans une société privée ayant conclu un contrat avec l'Etat, des soupçons de conflit d'intérêts pèsent sur trois membres de l'actuel gouvernement.
C'est en tout cas ce que révèle ce vendredi 19 juin, le président de l'instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) Chawki Tabib, sur les ondes de Mosaïque FM.
Evoquant ce dossier, il a expliqué que les agents de son instance se penchent actuellement sur la vérification de ces éventuels conflits d'intérêts en se basant sur les déclarations des biens et du patrimoine, avant d'alerter les trois ministres concernés.
Et d'ajouter que d'autres cas de conflits d'intérêts concernent également sept députés qui ont été appelés à "régulariser leur situation avant de transférer leurs dossiers à la justice".
Le ministre des droits de l’homme, des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile, Ayachi Hammami, a annoncé que le Chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a lancé ce vendredi 19 juin 2020 les procédures de cession de ses parts au sein d’une société qui offre ses services à l’Etat.
Une situation qui était vivement critiquée mais surtout illégale, selon le président de l’Instance nationale de la Lutte contre la Corruption (INLUCC), Chawki Tabib qui a expliqué que détenir des actions dans une société qui traite avec l’Etat est considéré comme un conflit d’intérêts.
« Aujourd’hui Fakhfakh est un homme politique et pour lui l’avenir de la Tunisie et le travail qui l’attend sont plus importants que les parts. Il a donc décidé de les abandonner et de prendre les mesures nécessaires à cet égard. » a ajouté Ayachi Hammami.
Rappelons que l’INLUCC a envoyé, hier, jeudi 18 juin 2020, une correspondance au chef du gouvernement à ce sujet.
Elle a fait savoir que la question tombe sous le texte de loi 2018-46 relatif à la déclaration du patrimoine et des intérêts et la lutte contre l’enrichissement illicite et le conflit d’intérêts, expliquant « qu’un ministre, député ou chef du gouvernement se trouvant dans une situation de conflit d’intérêts, doit faire un choix, celui de ne plus traiter avec l’Etat ».