Le onze légendaire du Club Africain

Le onze légendaire du Club Africain
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Aussi loin que remontent mes souvenirs, les gens ne parlaient que d'eux : ces joueurs qui ont fait la gloire du Club Africain... De 1920 à nos jours, des milliers ont arboré le fameux maillot rayé rouge et blanc, des centaines ont remporté les plus beaux trophées, mais seuls quelques-uns sont entrés au Panthéon du football tunisien. Qui sont-ils ? A quel poste jouaient-ils ? Pourquoi leur nom mettait-il en émoi aussi bien leurs fans que leurs adversaires ? Tel est cet ardu défi que les journalistes de Tunis Webdo se sont lancés. Pour votre plus grande joie, chers lecteurs, nous vous proposons une sélection de légende du club de Bab Jedid. Mais avant de vous précipiter sur cette liste ô combien séduisante, sachez que nous avons effectué, au préalable, un sondage qui prenait en considération les joueurs nationaux et étrangers, mais qui ne tenait pas compte de ceux qui sont encore en activité, au grand désarroi de certains. Onze joueurs ont, donc, été élus selon une formation tactique de type 4-4-2 : un gardien de but, quatre défenseurs, quatre milieux de terrain et deux attaquants :
Sadok Sassi dit "Attouga" (gardien)
Difficile de parler du Club Africain sans évoquer le grand Attouga ! Repéré par le mythique entraîneur Fabio Roccheggiani à la fin des années 50, Sadok Sassi n'avait que 18 ans lorsqu'il succède à "Zarga". Quelques mois plus tard, on lui confie les cages de l'Equipe nationale lors de la CAN de 1963. Une légende est née... Fort d'un instinct hors du commun et d'une solide prise de balle, Attouga devient, rapidement, un gardien de classe mondiale et le pilier de la génération dorée des "rouge et blanc". C'était les années 70, la plus belle décennie du football tunisien. Après 21 ans et 415 matchs au compteur avec le Club Africain, le meilleur gardien tunisien de tous les temps raccroche les gants pour le plus grand soulagement des attaquants. C'est donc en toute logique qu'il se voit désigner capitaine de cette équipe de rêve.
Kamel Chebli (défenseur central)
Si, à l'époque, l'EST avait l'immense Khaled Ben Yahia, le CA avait lui aussi son géant. Un géant au sens propre comme au figuré... Culminant à plus de 1,90 mètre, Kamel Chebli était un fin technicien, adepte d'un jeu propre et bien dosé. Bien que son jeu de tête fut l'un de ses principaux atouts, "Kamel" effectuait, souvent, des relances balle au pied lors de contre-attaques meurtrières. Charismatique, discret et d'une grande générosité, la citadelle de Bab Jedid est, sans nul doute, l'un des plus grands défenseurs tunisiens de tous les temps.
Ali Retima (défenseur central)
Qui d'autre auriez-vous vu à la place de Ali Retima pour contrer les assauts adverses ? Le célèbre défenseur des années 70 était un condensé de muscles d'acier, capable d'évoluer à tous les postes de l'arrière-garde. Polyvalent, rude au contact, adepte du marquage à la culotte, Retima était un défenseur infatigable qui avait le sens de l'anticipation sur les balles arrêtées. Une qualité qui lui a permis d'inscrire la bagatelle de 24 buts en 237 matchs avec le Club Africain, un exploit pour un défenseur.
Ahmed Fellah dit "Gallard" (arrière droit)
Rien que son surnom faisait frémir son entourage ! Celui qu'on appelait "Gallard" était, en effet, réputé pour son agressivité dans les duels et son tempérament fougueux. Dans les années 50, les arbitres étaient peu regardants envers certaines interventions violentes. Ahmed Fellah s'est, donc, forgé une image de casseur de guibolles qui fit de lui l'arrière droit le plus emblématique du football tunisien. Pour l'anecdote, "Gallard" est le nom de famille d'un joueur français qui évoluait au Patrie Football Club Bizertin. Ce dernier était considéré comme un joueur pas commode.
Mohamed Naouali dit "Gouchi" (arrière gauche)
Un peu à l'image de son homologue du côté droit, Mohamed Naouali était un joueur athlétique qui ne craignait pas les coups. Son couloir gauche était, littéralement, son territoire, à tel point que lorsqu'un joueur adverse avec la malencontreuse idée d'y pénétrer, "Gouchi" se faisait un plaisir de le lui faire regretter. Clubiste dans le sang, combattif, le "cœur de lion" mouillait le maillot à chacune de ses apparitions. Il restera à jamais dans la mémoire des amoureux du CA.
Néjib Ghommidh (milieu défensif)
Aux avant-postes de la défense, dans le rôle du pivot... le légendaire Néjib Ghommidh, bien sûr ! Cet infatigable joueur a révolutionné le concept de milieu défensif en pratiquant un football total. Véritable ratisseur et plaque tournante de son équipe, Ghommidh était, sans conteste, le centre de gravité du Club Africain. Sa force résidait dans cette capacité à intercepter les contres adverses avant d'en déclencher un à son tour et d'amener une occasion de but. Un des meilleurs joueurs tunisiens de tous les temps !
Tahar Chaïbi (milieu droit)
"Qui est le plus grand joueur de l'Histoire du Club Africain ?" Experts, supporters, joueurs ou amateurs vous diront : "El Chaïbi !", "Tahar... Tahar Chaïbi... cela va de soi !" Les votes sont unanimes. Car bien qu'il appartienne au temps où le football n'était pas aussi médiatisé que maintenant, l'ailier droit de Bab Jedid fait encore parler de lui. Dribbleur hors pair, athlétique, rapide balle au pied, fin technicien et redoutable buteur, Tahar Chaïbi est ce qu'on appelle un joueur complet. Ses exploits vivent encore dans la mémoire des anciens. Un peu comme ce but qu'il marqua face à l'Espérance où il enrhuma la défense sur le couloir droit avant de décocher un tir d'un angle impossible. Toutefois, Chaïbi n'eut pas le parcours espéré. Sa santé fragile a eu raison de sa carrière. A tout juste 28 ans, il raccroche les crampons. Il appartient, néanmoins, à la légende !
Lotfi Rouissi (milieu gauche)
Il portait le brassard de capitaine lors de la finale de la coupe d'Afrique des clubs champions de 1991, opposant le Club Africain au Nakivubo Villa SC. Cette année-là, Lotfi Rouissi et ses partenaires offrent à la Tunisie son premier titre continental. Un exploit que les Clubistes tunisois n'oublieront pas de si tôt. Le milieu gauche, quant à lui, a marqué les esprits par sa grande technique et une vision du jeu sans pareille. Il est, sans doute, l'un des meilleurs meneurs tunisiens, toutes générations confondues. Un petit dribble, deux défenseurs dans le vent et une passe millimétrée pour l'attaquant, voilà en résumé le style de jeu de celui qui, pendant 19 ans, s'est voué corps et âme au club de Bab Jedid.
Hédi Bayari (milieu offensif)
Il est le seul joueur tunisien a avoir fini trois fois meilleur buteur du championnat. Pourtant, Hédi Bayari n'a jamais été un attaquant. A défaut d'être un technicien comme la plupart des joueurs à son poste, Bayari avait le sens du placement et un opportunisme qui rendait les défenseurs adverses fous furieux. Avec 127 réalisations, Hédi Bayari est le meilleur buteur de l'histoire du CA. Un record lui permettant de décrocher sa place dans cette équipe de rêve.
Mohamed Salah Jedidi (ailier)
Joueur venu sur le tard dans le milieu footballistique, Mohamed Salah Jedidi est, néanmoins, un redoutable ailier, né pour marquer. Bénéficiant de la confiance et de la patience du célèbre coach Fabio Roccheggiani, Jedidi gagne progressivement l'estime des supporters jusqu'à devenir un titulaire indiscutable du CA. De 1958 à 1969, ses dribbles sur le couloir gauche lui ont permis d'inscrire la bagatelle de 110 buts en 266 matchs. Un attaquant pur-sang !
Moncef Khouini dit "Ghadara" (avant-centre)
Sans doute l'avant-centre le plus doué de sa génération. Véritable renard des surfaces, Moncef Khouini avait, non seulement, un talent inné, mais une intelligence footballistique peu commune. C'est notamment grâce à lui que le Club Africain s'est doté de l'un des plus beaux palmarès du football tunisien. Athlétique, percutant, technicien, Khouini n'avait pas son pareil pour déstabiliser l'adversaire. Avec 115 buts en 270 matchs avec le CA, il est considéré comme une des gloires immortelles de Bab Jedid.  

Mohamed Habib LADJIMI




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