La 41ème session du Festival International du Film du Caire dédiée à Youssef Cherif Rizkallah

La 41ème session du Festival International du Film du Caire dédiée à Youssef Cherif Rizkallah
Culture
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C’est demain soir que débutera la 41ème session du Festival International du Film du Caire (CIFF) qui va se dérouler du 20 au 29 Novembre 2019.

Cette session sera dédiée à Youssef Cherif Rizkallah (1942 – 2019), un très célèbre critique de cinéma égyptien, qui a été membre de la commission artistique du festival depuis 1987 et président de cette même commission depuis 2000. Lors de la 40ème édition, un hommage lui avait d’ailleurs été rendu, pour le remercier de l’excellent travail qu’il avait accompli au sein du festival.

Lorsqu’après son décès, son fils Ahmed avait appris que le CIFF avait l’intention de lui dédier cette 41ème session, il avait déclaré : «La relation de mon père avec le Festival International du Film du Caire a duré trois décennies. Il a également été honoré lors de la 40e édition du festival. Lui rendre hommage cette année et avec une telle profondeur montre à quel point le président du festival et toute l'équipe reconnaissent l’importance du rôle que mon père a joué pour soutenir le festival au fil des ans et diffuser la culture du cinéma en Égypte ».

En novembre 2018, lors de la 40eme édition du CIFF, il avait été décidé de créer un nouveau prix, attribué au film choisi par le public. Ce prix portera le nom de Youssef Chérif Rizkallah, qui en tant que directeur artistique du festival, avait mis en œuvre les grandes lignes de la programmation de cette 41eme édition, même s’il est parti avant de la compléter.

[caption id="attachment_229152" align="aligncenter" width="700"]CIFF 2019 Youssef Cherif Rizkallah hommage 2018 Mohamed Hefzy, Président du CIFF remet à Youssef Cherif Rizkallah, en 2018, lors de la cérémonie d'ouverture de la 40eme session, un trophée en hommage à l'ensemble de sa carrière.[/caption]

Lors de la cérémonie d’ouverture, trois autres hommages seront rendu cette année : au réalisateur, scénariste, acteur et dessinateur anglais Terry Gilliam qui recevra le Prix Faten Hamama ; au réalisateur, scénariste et producteur égyptien Sherif Arafa qui recevra le Prix d’Honneur Faten Hamama pour l’ensemble de son œuvre, qui comprend 22 films dont le célèbre Al Li3b Ma3a il Koubar (Jouer avec les grands - 1990) qui a été sélectionné parmi les 100 meilleurs films égyptiens ; et enfin à l’actrice égyptienne Menna Shalaby, qui recevra le Prix d’Excellence Faten Hamama pour l’ensemble de sa carrière.

Menna Shalaby a débuté à la télévision en 2001 dans la série Causeries du matin et du soir inspirée d’un roman de Naguib Mahfouz. Depuis elle a enchaîné les rôles, surtout au cinéma, sachant allier les films commerciaux et les films indépendants. Elle a travaillé avec plusieurs réalisateurs, dont notamment Youssef Chahine dans son dernier film Le Chaos (2007), Ahmad Abdallah dans le film Microphone, Tanit d’Or des JCC 2010 et Yousry Nasrallah dans Après la bataille (2012) en compétition au Festival de Cannes et Le Ruisseau, le Pré vert et le Doux Visage (2016) en compétition au Festival de Locarno. Menna Shalaby avait été membre du jury de la compétition longs et courts-métrages des Journées Cinématographiques de Carthage 2014.

En 2017, Hend Sabry avait également reçu ce Prix d’Excellence Faten Hamama.

Lors de la conférence de presse qui a eu lieu le 4 novembre dernier, le scénariste et producteur Mohamed Hefzy, qui préside le CIFF depuis deux ans, a dévoilé l’affiche de cette 41eme édition : un arbre doré, dont le tronc n’est autre que la déesse Isis. Il a expliqué qu’à travers l’arbre, cette affiche est censée représenter les racines profondes de ce festival qui joue un rôle très important pour la promotion du cinéma. Quant à Isis, non seulement elle est utilisée depuis des années comme logo du CIFF, mais en plus cette année elle revêt un sens encore plus important. En effet, le CIFF a signé cette année, et il est le premier festival arabe à le faire,  le traité 50/50 initié au Festival de Cannes en 2018. Bien sûr, cela ne signifie pas qu’il y aura une parité parfaite entre les réalisateurs hommes et les réalisatrices femmes dans la programmation des films, mais qu’il y aura une transparence dans les chiffres et une volonté réelle d’arriver à cette parité et de démontrer l’importance du rôle de la femme depuis le début du cinéma en Egypte. D’ailleurs le seul film égyptien sélectionné dans la compétition internationale cette année est Let’s talk (Parlons) de Marianne Khoury.

Comme chaque année, le CIFF, qui fait partie des 15 plus importants festivals de cinéma du monde, a préparé une très belle sélection de films : 153 films de 63 pays, dont 18 en premières mondiales, 17 en premières internationales (c’est-à-dire qu’ils ont déjà été uniquement projetés dans leurs pays d’origine) et 84 en premières arabes. Au total presque 120 films en première dans la région MENA. Aucun festival dans le monde arabe n’a jamais réalisé une telle prouesse. C’est un objectif que le CIFF s’était fixé et mis tout en œuvre pour le réaliser.

Parce que l’expérience en 2018 avait été une réussite, il a été décidé cette année de doubler le nombre de projections gala, ou tapis rouge. En 2018, 7 films avaient bénéficié du tapis rouge, cette année ils seront 13, à raison de deux par soirée, dont 6 parmi les 15 films en compétition internationale. Les projections auront lieu en présence des équipes des films.

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Grace à une autorisation spéciale de Netflix, le film d’ouverture sera The Irishman (L’Irlandais) de Martin Scorsese, avec dans les principaux rôles Robert de Niro, Al Pacino et Joe Pesci. En 2018, Netflix avait également permit au CIFF de projeter le film Roma de Alfonso Cuarón, qui avait eu par la suite un succès planétaire et avait raflé plusieurs prix dans de prestigieux festivals, et à diverses compétitions, telles les Golden Globes et les Oscars. La nouveauté de cette session est que le film d’ouverture sera projeté une seconde fois pour le public, à l’Opéra, le lendemain de l’ouverture, soit le 21 novembre.

Une autre expérience, commencée en 2018, sera reconduite en 2019 : la réalité virtuelle. Mais avec une nouveauté : en plus de la projection de films, cette année la réalité virtuelle sera au service du passé du cinéma. En effet, lors de la 40eme édition, il y avait eu une exposition sur l’histoire du CIFF pour laquelle il y a eu une importante recherche et un travail sur les archives, qui ont été numérisées. Cette année, on va utiliser un nouveau programme qui va permettre de jeter un coup d’œil sur le passé du cinéma égyptien : une exposition d’un nouveau genre va être organisée, elle va montrer les souvenirs cinématographiques de la ville du Caire, un des plus grands pôles de productions cinématographique au monde, en utilisant des technologies nouvelles. En parallèle, une application téléphonique interactive a même été créée pour permettre de se promener dans la ville du Caire et de voir sur écran des scènes qui ont été tournées dans ces quartiers.

Neïla Driss

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