Comme Carthage, Raqqada, ancienne capitale aghlabide, est invisible

Comme Carthage, Raqqada, ancienne capitale aghlabide, est invisible
Chroniques
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S'il ne reste presque plus rien de la cité punique de Carthage, elle n'est pas la seule ville dans l'histoire tunisienne à avoir disparu. Comme Carthage, Raqqada a connu des destructions et un destin funeste. Construite en 876 par le prince aghlabide Ibrahim II, Raqqada devait être l'héritière d'Al Abassia. Les sources historiques évoquent les palais somptueux, les établissements de bain et la grande mosquée entourée de souks qui furent l'apanage de Raqqada. Les citernes de Raqqada et ses remparts sont également mentionnés dans ces sources historiques. Selon El Bekri, les remparts avaient une circonférence de dix kilomètres, soit 24.000 coudées. Il ne reste plus rien de cette ville saccagée après le départ du souverain Ziyadet Allah III en 909. La ville fut livrée au pillage et toutes ses richesses emportées par des foules en colère. L'arrivée au pouvoir des Fatimides donnera une deuxième chance à Raqqada. Elle sera en effet leur capitale pendant une douzaine d'années jusqu'au départ d'El Mehdi qui signera une nouvelle décadence pour cette cité. Au cours du siècle suivant, ce qui restait de Raqqada sera envahi et détruit par les envahisseurs hilaliens. A la fin du onzième siècle, cette ville opulente à sa fondation, sortit de l'histoire. Il ne reste presque rien de Raqqada. Seul des bassins et quelques citernes demeurent à l'état de vestiges. Les fouilles entreprises depuis les années soixante ont permis de dégager les traces et reliefs d'un palais qui laisse rêveur. Il s'agirait de Qasr Al Sahn dont la forme est carrée à l'image des palais des Omeyyades et des Abassides. Ce palais était en son temps entouré de tours dont les traces sont visibles. Les fouilles ont aussi permis de retrouver des stucs et des poteries. Toutefois, Raqqada est une ville évanouie, une cité qui n'existe que dans les textes des historiens. Et pourtant, ce fut la capitale des Aghlabides au neuvième siècle... Un site qui laisse songeur et évoque fortement Carthage.



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