A fin décembre 2018, les crédits bancaires des ménages tunisiens ont atteint 24 milliards de dinars. Ils représentent 31% des encours à l’économie.
- La Tunisie compte 2,8 millions de ménages, 1,8 million sont dépendants des crédits.
Limiter les crédits à défaut de les suspendre
Partant du fait qu’il n’y a pas de fumée sans feu, nous pouvons supposer qu’il y a, quelque part, une part de vérité dans cette information. « Pour éteindre la rumeur, rien de tel qu’une autre rumeur », disait Monique Moreau. Certainement que les crédits à la consommation ne seront pas suspendus, nous ne doutons guère de cela. Les prêts à la consommation constituent une des activités des banques, pour certaines leur raison d’être. Cependant, il est fort possible que les autorités monétaires aient donné des instructions aux banques pour qu’elles limitent le volume des crédits accordés aux ménages en respect de certaines règles prudentielles. A l’instar du nouveau ratio crédits/dépôts qui ne doit pas dépasser 110%. Etant donné que les banques commerciales ont le pouvoir de création de la monnaie, en ce sens qu’elles peuvent effectuer un prêt sans avoir les montants correspondants en ressources, il est important que la Banque centrale impose des règles prudentielles aux établissements financiers, ces derniers sont tenus de s’y soumettre. La création monétaire des banques doit, désormais, s’accompagner d’un renforcement de leur capital. Elles doivent aussi détenir un montant minimum dans un compte à la Banque Centrale qui est proportionnel aux dépôts. La question du gel des crédits à la consommation ne serait, en fin de compte, qu’une confusion des genres. Il y aura, certainement, plus de restrictions dans l’octroi des crédits étant donné que les règles seront plus strictes, mais la suspension pure et dure des prêts à la consommation, cela aucune autorité monétaire n’a le pouvoir discrétionnaire de le faire sur les banques.Chahir CHAKROUN Tunis-Hebdo du 13/05/2019