Ça n’en finit pas !

Ça n’en finit pas !
Tunis-Hebdo
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Voici plus d’un an et demi que des travaux ont été entrepris par la société C. & Cie, sous la houlette du ministère de l’Equipement, en vue de doubler le tronçon de route passant devant le ministère des Affaires étrangères, puis longeant l’hôtel Sheraton avant de finir par s’effacer à hauteur du rond-point menant au stade Zouiten. Si la nouvelle route destinée à décongeler la circulation, qui est vraiment infernale aux heures de pointe vers midi et le soir surtout, a pris, finalement, forme, les travaux ne semblent pas, toutefois, prêts à s’achever. Il faut probablement encore un long trimestre, voire plus... Ce tronçon de route à très haute fréquence a été derrière plus d’un accident en raison, entre autres, de son étroitesse du fait qu’il est à double sens et en plus de la courbe qu’il trace. Personnellement, j’y ai connu, il y a deux ans, un accident qui aurait pu être gravissime. En effet, un chauffard venant dans le sens inverse par une nuit pluvieuse, alors que je rentrais du journal, m’a percuté. Il a fortement endommagé la partie gauche de ma voiture, côté volant. Celle-ci a subi des dégâts de l’ordre de dix mille dinars. Le plus grave, c’est que le chauffard n’a même pas daigné s’arrêter... Il s’est purement et simplement volatilisé, m’abandonnant sur place sous une pluie battante. Avec la fin de ces travaux, la circulation deviendra «cool» sur cette portion de terrain très «huppée»... Toutefois, il faut attendre au moins trois ou quatre mois encore, d’après une source sûre de la société C. & Cie, pour pouvoir bénéficier de la fluidité de la circulation qui sera, vraisemblablement, en deux sens distincts et tout à fait séparés l’un de l’autre. À mon avis, si ces mêmes travaux étaient confiés à des équipes ayant à leur tête des techniciens chinois, ils auraient été achevés, tout comme ceux du premier tronçon de l’autoroute A1 entre Tunis et Turki (fini en un an en 1981), depuis belle lurette et en un temps record. Le Chinois est un homme foncièrement bosseur. Et il travaille sans rechigner ni réclamer des bonifications comme ça se passe ailleurs, y compris chez nous. Pour l’histoire, un de nos hommes d’affaires qui s’est déplacé à Pékin pour son business, a pu contempler de sa chambre d’hôtel, l’édification d’un building. Le soir, il était, déjà, à la finition de son huitième étage. Le lendemain, à la même heure, le Tunisien fut tout à fait ébahi de constater que les ouvriers de ce grand bâtiment étaient sur le point d’achever la construction du neuvième étage. C’est à dire que le personnel chinois et leurs patrons parvenaient à faire édifier, chaque fois, un étage en 24 heures. Et le gratte-ciel vit le jour en quelques semaines. Chez nous, nos ouvriers chôment toutes les nuits, les week-ends et les différents jours fériés de l’année qui sont si nombreux. Ils se reposent, également, lors de la moindre intempérie et chaque vendredi après-midi aux heures de prières. A ce rythme, toutes nos bâtisses et nos routes à construire coûtent au moins deux fois plus cher à construire qu’en Chine, en raison, surtout, du prix de revient de la main-d’œuvre. Il s’agit d’un gaspillage navrant des deniers publics... Savez-vous que ce sont les hauts techniciens chinois qui ont tracé et fait construire en 1980 l’autoroute Tunis-Hammamet. Nos invités ont vite remarqué que nos ouvriers sont d’une nonchalance alarmante. De plus, chaque fois qu’ils donnent un coup de pelle quelconque ou de pioche, ils sont portés à deviser, voire se reposer de longs moments. Pour cela, ils s’appuient, inévitablement, sur la longue manche de leur pelle. Sommés de faire cesser cette pratique négative et non productive, nos ouvriers font tout bonnement la sourde oreille et ont continué leur manège comme si de rien n’était. C’est, alors, que les responsables chinois décidèrent de couper, de nuit, les manches de moitié de toutes les pelles dont ils disposent pour les travaux de construction de l’autoroute. Le lendemain matin, nos ouvriers paresseux ne trouvèrent plus leurs manches d’appui habituels...

M’hamed BEN YOUSSEF Tunis-Hebdo du 28/01/2019




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