ALECA : Hichem Ben Ahmed fait le point sur les négociations avec l’UE

ALECA : Hichem Ben Ahmed fait le point sur les négociations avec l’UE
National
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Les négociations avec l'Union européenne sur l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) en est au troisième round. Le ministre du Transport, Hichem Ben Ahmed, négociateur en chef de l’ALECA avec l'UE, fait le point sur ces négociations. Hier, vendredi 25 janvier 2019, Hichem Ben Ahmed s'est réuni avec l’équipe des négociateurs, avec les représentants de la société civile et des secteurs bancaire, de l’agriculture, de l’assurance et des services. Une réunion destinée à faire le point sur le suivi des résultats du troisième round des négociations sur ce projet d’accord entre la Tunisie et l'UE pour élargir et consolider leur coopération économique. Les négociations avec l’UE sur l'ALECA sont en concordance avec l’avancement des études lancées, dont certaines ont été achevées, indique Hichem Ben Ahmed. Il précise également qu’il n’existe pas d’engagements de la partie tunisienne sur des dates définitives ou des questions précises. Et pour répondre aux opposant à cet accord, Hichem Ben Ahmed tient à préciser que la partie tunisienne reste fidèle à ses principes de base lors des négociations et insiste sur la nécessité de tenir compte du différentiel de développement entre les deux parties étant donné la sensibilité de certains secteurs et de l’impact éventuel sur leur compétitivité, comme l'agriculture par exemple.
Mise à niveau obligatoire pour le secteur agricole tunisien
Rappelons que les opposants à la signature de l’accord de libre-échange complet et approfondi entre la Tunisie et l’Union Européenne sont nombreux. Selon eux, c'est l’agriculteur tunisien qui sera le grand perdant si cet accord est signé, étant donné que la Tunisie sera un marché ouvert aux produits agricoles européens, massivement subventionnés. L’union des agriculteurs va dans le même sens et invoque d'ailleurs « la nécessité de mettre en place un programme national de mise à niveau du secteur agricole, pour le préparer à la concurrence avec l’Europe ». Selon l'UTAP « cet accord constitue une forme d’intégration forcée, en raison de l’inégalité de fait existant, entre agriculture tunisienne et celle européenne » car la Tunisie est incapable de concurrencer l’UE, laquelle a injecté 360 millions d’euros, pour soutenir l’agriculture européenne dans le cadre de son plan 2014-2020. Avec un secteur agricole tunisien qui demeure fragile, il est donc impératif de préparer le terrain et de fixer les critères de la concurrence avant la signature de cet accord, l’objectif étant d’atteindre un niveau de concurrence équitable avec l’Europe.
Quid de l'ALECA
L’ALECA n’est, en fait, que le prolongement de l’accord, signé en 1995, entre la Tunisie et l’UE, relatif à la constitution d’une zone de libre-échange entre les deux parties. L’Accord d’Association entre la Tunisie et l’UE de 1995 prévoyait l’élimination progressive des deux côtés des barrières douanières sur les produits pour faire de cette zone un espace commercial libre. Cet accord a commencé à être appliqué sur les produits industriels à partir de 2008 et il y a eu un échange de concessions pour une liste de produits agricoles, agroalimentaires et de la pêche dans le cadre de contingents. L’ALECA est, donc, dans la lignée de l’intégration plus profonde de l’économie tunisienne dans l’espace économique euro-méditerranéen. Et il serait bon de rappeler que grâce à l’ALECA, les produits et services tunisiens accèderont, à terme, plus facilement à un marché européen de 500 millions de consommateurs, que les conditions d’investissement et le climat des affaires seront améliorés grâce à un cadre réglementaire plus prévisible et plus proche de celui de l’UE et que l’adaptation progressive de l’économie tunisienne aux normes européennes devrait également contribuer à hausser la qualité des produits et services tunisiens, ce qui sera également bénéfique aux consommateurs tunisiens et améliorera leur accès aux autres marchés.



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