Ils sont "progressistes", je suis Guevara

Ils sont "progressistes",  je suis Guevara
Tunis-Hebdo
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Certains «politiciens», tout sérieux qu’ils veulent apparaître aux yeux du public, me font rire malgré moi, alors que je n’en ai nullement envie et que la situation dramatique du pays ne prête pas en tout au rire, comme vous n’êtes pas loin de l’ignorer. Mais parfois, c’est plus fort que vous, et vous ne pouvez pas vous empêcher de retenir votre hilarité. Et comment peut-on freiner son envie de rire, lorsque, à des intervalles réguliers, des membres de la «kotla» parlementaire qui soutient le président du gouvernement, viennent, tour à tour, à la radio comme à la télévision, qualifier leur groupe de «progressiste». Progressistes, les partisans de Chahed ? Si c’est ainsi, moi alors, je suis Che Guevara en personne ! Fin de la blague. Passons à la suivante ! Un autre membre de cette même «kotla», s’il n’en est le chef apparent et provisoire, assure de son côté qu’il suffit à son patron suprême (le vrai chef) de réquisitionner un ou deux camions pour «ramasser» tous les barons de la contrebande, une fois pour toutes. Rien de plus facile ! Pourquoi alors Chahed n’y va-t-il pas ? Si ce sont les camions qui lui manquent (et non point l’audace), je me porte volontaire, avec beaucoup de Tunisiens d’ailleurs, pour assurer les moyens de transport adéquats, et un bus touristique s’il le faut, pour ne pas avoir les défenseurs des droits de l’homme sur le dos. Fin de la deuxième blague. Voyons la troisième ! Un des leadeurs de cette même «kotla», ex-gauchiste, ex-nidaïste et bientôt ex-machrouiste, est venu, l’autre jour, à la radio (je ne sais plus laquelle) nous donner une belle leçon de démocratie «gaucho-nidao-machrouiste» : Il faut que les opposants se taisent s’ils n’ont rien à proposer ! Ou c’est du moins, ce que j’ai compris de son intervention où il a tiré à boulets rouges sur tout ce qui bouge, ou compte bouger, contre le gouvernement qu’il soutient et son chef. C’est à peine s’il n’accuse pas les opposants de complot contre la sécurité de l’Etat ou de haute trahison, ou encore de recours à la violence ! Le tout sur un fond d’avertissement apocalyptique à propos du chaos généralisé qui nous attend si le gouvernement tombe, comme le souhaitent certains. Conclusion (tout à fait personnelle) : «C’est Chahed ou c’est le chaos !». Fin de la troisième et dernière blague. Contrairement à ce que vous pourriez croire, je n’ai rien contre la «kotla» de Chahed, sauf que certains de ses membres me forcent au rire, alors que le temps n’est pas à la rigolade, et que d’autres me font peur lorsque je pense qu’ils pourraient, un jour, prendre le pouvoir.

Adel LAHMAR Tunis-Hebdo du 31/12/2018




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