Remaniement ministériel : Quand les présidences de la République et du Gouvernement se contredisent

Remaniement ministériel : Quand les présidences de la République et du Gouvernement se contredisent
National
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Le porte-parole du gouvernement Iyed Dahmani a déclaré ce mercredi 7 novembre 2018, que le remaniement ministériel opéré par Youssef Chahed est correct et respecte la Constitution tunisienne. Dahmani a démenti, sur les ondes de Shems fm, que la Présidence de la République a appris le remaniement "depuis la télévision". "L'institution présidentielle a été consultée à travers une liste préliminaire comprenant les noms des ministres qui participeront au remaniement ministériel", a-t-il ajouté. Dahmani a souligné que le Chef du gouvernement a exercé son autorité constitutionnelle et qu'aucune institution n'a le droit d'intervenir dans ce sens. Concernant l'avenir des relations entre le président Béji Caïd Essebsi et le chef du gouvernement, Dahmani a indiqué que les relations entre les deux institutions seront toujours régies par les prérogatives et que chaque partie prend ses décisions conformément à la Constitution. Dahmani a conclu en déclarant: "Je suis convaincu que le Président de la République respectera la Constitution concernant le remaniement ministériel".
Contradictions entre les deux présidences : Qui croire ?
Les propos d'Iyed Dahmani viennent 24h après ceux de la porte-parole de la présidence de la République Saïda Garrache, sauf que celle-ci avait donné une toute autre version du récit. Garrache a précisé hier que « le chef du gouvernement ne s’est pas concerté avec le président de la République autour du remaniement et de la composition des ministres », selon elle, le président de la République n’était pas d’accord avec la manière dont a été effectué ce remaniement. « Le président de la République a été informé à une heure tardive juste avant le remaniement… Et il conteste cette méthode de la part du chef du gouvernement », a-t-elle indiqué, ajoutant que « des ministres nommés ce soir pourraient bien être changés ».
Vote de confiance
Le Chef du gouvernement Youssef Chahed a adressé hier une correspondance à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) relative au vote de confiance aux nouveaux ministres. Selon une source de la présidence du gouvernement citée par l’agence TAP, le bureau de l’ARP examine la correspondance et fixe une date pour la tenue d’une plénière consacrée au vote de confiance aux nouveaux membres du gouvernement, à une majorité de 109 députés.
Une remaniement au goût du 7 novembre 1987
Le parti Nidaa Tounes a estimé que le remaniement annoncé par le Chef du gouvernement Youssef Chahed était « similaire au coup d’État du 7 novembre 1987 ». Lors d’une conférence de presse tenue hier, des dirigeants du parti ont insisté sur le fait que ce remaniement représente un coup d’Etat contre le président de la République Béji Caïd Essebsi, d’autant plus qu’il n’a pas été consulté, selon eux. Il s’agit d’une mise à l’écart du Chef d’Etat et d’une décision ne respectant pas les « normes », ont-ils ajouté. Les nidaïstes ont déclaré qu’au cas où ce nouveau gouvernement est approuvé par les députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), il serait préférable de tenir des élections anticipées.



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