L'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi fait toujours la une des journaux du monde entier et ne cessera de faire couler beaucoup d'encre pour quelque temps.
Les détails émergents ici et là sur ce qui s'est réellement passé le 2 octobre au sein du consulat de Riyad à Istanbul représentent toujours les pièces d'un puzzle incomplet. Seule information confirmée, même pas les autorités saoudiennes : Khashoggi a bel et bien été tué au sein de l'établissement diplomatique.
La position officielle de la Tunisie, quant à cette affaire, a été maigre et décevante. Le ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui a déclaré, hier, que la Tunisie condamnait l’assassinat de Khashoggi tout en appelant à ce que cette affaire ne soit pas un prétexte pour déstabiliser le Royaume.
« Cet incident ne doit pas être instrumentalisé pour déstabiliser le royaume à l’échelle arabe et internationale, les autorités saoudiennes enquêtent d’une manière sérieuse sur cette affaire, nous devons attendre les résultats » , a-t-il dit.
Le ministre a poursuivi, confiant, en assurant que "le royaume d’Arabie saoudite va surmonter la crise".
On s'attendait, théoriquement, à une position plus sévère, condamnant fermement l'assassinat, sans paraître frotte-manche ou même neutre. Mais en nous rappelant du soutien apporté par la Tunisie au royaume saoudien dans sa guerre au Yémen, et les récents exercices militaires communs entre les deux pays, on comprend ce rapprochement pas très discret.
"C'est une position honteuse", a dénoncé le parti Attayar qui a vivement critiqué les déclarations de la diplomatie tunisienne et a pointé, de nouveau, du doigt la participation de la Tunisie l’alliance islamique menée par le royaume saoudien contre le Yémen.