Le maire et son courrier...

Le maire et son courrier...
Tunis-Hebdo
print



Maintenant que nos différents maires des 350 communes de la République, élus le 6 mai dernier, ont tous pris place avec leurs équipes respectives, il n'est pas anodin de leur narrer la mésaventure arrivée à l'un de leur confrère, il y a de cela une cinquantaine d'années environ. Il s'agit, certes, d'une question non politique, mais révélatrice quant au comportement de certains administrateurs, voire chefs d'entreprise de chez nous... Il arrive que plusieurs hauts responsables du pays signent des documents d'une importance certaine sans lire attentivement leur contenu et sans se soucier, outre mesure, des conséquences qui peuvent en découler. C'est le cas du maire de la ville de Msaken du côté de Sousse. Instituteur de métier, il ne pouvait accorder qu'un temps fort limité à cette paperasse quotidienne et aux différentes charges afférentes à la bonne marche de sa commune. Il arrivait, souvent, sur un coup de vent, signait furtivement tous les documents que son secrétaire lui avait, au préalable, préparé et déposé au sein du parapheur habituel... Ce maire, dont il n'avait apparemment que le titre et quoique d'une honnêteté scrupuleuse, lisait brièvement, voire en diagonale les documents en question. Puis, il s'en va, comme à son habitude, retrouver au plus vite, ses compagnons au café du centre ville. Son entourage à la municipalité l'avait averti maintes fois des graves conséquences qui peuvent en découler s'il continuait toujours à agir de la sorte. Peine perdue, ce "je-m'en-foutiste" continuait d'agir comme il l'entendait... Alors, les membres de son entourage direct décidèrent de lui monter un coup de Trafalgar. Certains de ses subordonnés ont établi, en bonne et due forme, un contrat de vente de sa propre belle villa de Msaken. Profitant d'un moment d'inattention du maire, ses proches collaborateurs lui glissèrent, alors, le contrat au milieu d'un amas de paperasse qu'il devait signer. Ce que le garant de la municipalité ne manqua pas de faire aveuglement, comme à son habitude d'ailleurs. C'est à dire, contre tout bon sens ! Le lendemain après-midi, lors de son arrivée à l'accoutumée, ceux qui ont monté "l'escroquerie" lui firent la lecture du fameux contrat de vente de sa villa qu'il avait, la veille, paraphé régulièrement. Et le lui posèrent, sur le champ, sous ses yeux écarquillés et craintifs. Depuis ce jour là, notre maire ne signa plus, à l'aveuglette, les documents qu'après les avoir lu et relu entièrement et plus d'une fois. Cela eu, au moins, le mérite de lui servir de leçon...

M’hamed Ben Youssef Tunis-Hebdo du 17/09/2018




Nos banques : à radin, radin et demi !

Précédent

Franc-parler : Tunis-Munich !

Suivant