CLIN D’ŒIL | Démission du sélectionneur et planche de salut

CLIN D’ŒIL | Démission du sélectionneur et planche de salut
Tunis-Hebdo
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Le contrat conclu entre la FTF et le sélectionneur national Nabil Maâloul, dont la durée jusqu’à 2022 avait provoqué une vive polémique, aura été écourté en court de route. Et c’est sans doute tant mieux pour tout le monde. La prestation des Aigles de Carthage et les déclarations de Nabil Maâloul à l’emporte-pièce, sans compter ses choix en gros contestés ont fini par rendre le sélectionneur auprès d’une partie de l’opinion publique une persona non grata. Dès lors la question de son maintien à son poste ne devait pas se poser. Il était devenu quasi impossible de travailler dans une ambiance tendue et délétère et l’on suppose que s’il devait poursuivre son aventure à la tâte de la sélection nationale, tout le monde ou presque l’aurait attendu au tournant pour s’adonner au plaisir malsain de le descendre. Certes, la démission de Nabil Maâloul a été motivée par l’offre alléchante que lui a faite le club qatari d’Al Duhail où évolue Youssef Msakni. Toujours est-il que cette fin de mission fait figure d’une épine enlevée au pied du Bureau Fédéral, lui aussi mis sur la sellette en raison d’une gestion des affaires critiquée à juste titre. L’union qu’on croyait sacrée entre le sélectionneur et son employeur s’est révélée fallacieuse et aura prouvé sa fragilité puisqu’à la première épreuve cette union a rompu. Il faut dire que le chant des sirènes venu du désert qatari est d’une séduction telle que nul ne peut rejeter, fût-il le plus pieux. Alors que Nabil Maâloul vient donc de se frayer une place au soleil du paradis artificiel arabique où les stars européennes finissent leur carrière aux allures d’une retraite dorée, Wadiï El Jery et consorts se doivent de mettre les mains dans le cambouis pour trouver un successeur au coach démissionnaire. Ce ne sera pas la seule tâche des responsables fédéraux qui devraient d’abord procéder sérieusement à l’évaluation du Onze national au Mondial de Russie, avant de se pencher par ailleurs sur les problèmes de notre football. Restées suspendues et irrésolues, les questions relatives à l’infrastructure, à l’impunité érigée en règle, à l’arbitrage catastrophique mais aussi au démon de la violence doivent fait l’objet d’un traitement rigoureux et aboutir à une solution avant le démarrage du nouvel exercice qui pointe à l’horizon. Les problèmes ne sont pas minces pour être pris en charge par le les instances fédérales seules. Les clubs et Leurs bureaux directeurs doivent se sentir concernés par au moins deux questions : la gestion des supporters et leurs encadrements, d’une part, et la question des salaires des coaches et joueurs, d’autre part. La participation de l’Equipe de Tunisie au Mondial de Russie a eu cette vertu de révéler au grand jour nos nombreuses imperfections. Ce qui nous paraît ainsi scandaleux à la lumière de la prestation des nôtres, c’est la surévaluation de nos footballeurs. Il est aujourd’hui impératif de procéder à la révision des salaires de certains techniciens et joueurs qui frôlent l’indécence. Il n’est pas question de viser qui que soit mais de mettre certains dirigeants devant leurs responsabilités. A cet égard, les montants des transferts et les salaires certains joueurs de l’Espérance, du Club Africain ou de l’Etoile suscitent esclandre et indignation. Le temps est venu pour moraliser notre football. Nous savons pertinemment que les surenchères provoquées par les riches hommes d’affaires ou qui se jouent à l’être ne mènent à rien et ne nous permettront pas de toutes les façons de briller dans les grands rendez-vous footballistiques. Il suffit de vouloir bien regarder notre palmarès pour se rendre compte de la vraie place et de la valeur moyennes qui caractérisent notre football. Une remise en question de nos pratiques et notre approche paraissent d’une nécessité impérieuse, chose qui ne ne peut se faire que dans le cadre des Etats généraux de notre football. Telle est la planche de salut de notre sport-roi.

Abbès BEN MAHJOUBA

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