Cinéma Variété, Royal, Rio : Petite histoire d'un cinoche tunisois

Cinéma Variété, Royal, Rio : Petite histoire d'un cinoche tunisois
Chroniques
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De nos jours, le Rio a été repris par le promoteur culturel Habib Belhédi qui en a fait un ciné-théâtre et un lieu de création très fréquenté par les jeunes artistes. L'initiative de Belhédi vient continuer la vie d'une salle de spectacles créé il y a exactement 90 ans. C'est en effet en 1928 que cet espace de culture et de loisirs a vu le jour à la rue de Serbie (aujourd'hui rue Radhia Haddad). Sis dans un superbe immeuble de trois étages, le Cinéma Variété a ouvert ses portes en 1928, après deux ans de travaux menés avec la Société Union Franco-Italienne comme maître d’œuvre. Les plans de l'immeuble dont la façade évoque un style florentin et des choix éclectiques sont le fait de l'architecte Francesco Marcenaro. Dirigé par le duo Tamet et Tranchant, le cinéma gardera le nom de Variété jusqu'en 1934. A partir de cette date, la salle sera renommée le Royal et sera dirigée par André Léglise. Sous sa houlette, le Royal deviendra l'un des cinémas de référence de Tunis. On y donna de nombreuses premières de films et la salle avait son public fidèle grâce à une implantation qui la situait à la confluence du quartier italien de la Petite Sicile et du centre-ville. En 1959, la salle changera une nouvelle fois de nom. Selon la petite histoire, le nom Royal aurait été peu apprécié par les responsables politiques de l'époque qui venaient d'instaurer la République tunisienne. Ainsi, raconte-t-on, il fut discrètement demandé aux gérants de changer de dénomination. C'est ainsi que la salle fut rebaptisée Rio et connut plusieurs aménagements intérieurs, notamment une diminution du nombre de sièges pour plus de confort. Longuement dirigée par Joseph Barone, le Rio ainsi que la société Cinex qu'il dirigeait seront cédés à la mort de ce dernier. Après quelques changements de main, la salle sera reprise par Belhédi qui la dotera d'un projet et en assure la gestion depuis près d'une dizaine d'années. Telle est l'histoire du Rio, une salle qui a marqué plusieurs générations de cinéphiles et largement contribué à la vie du spectacle à Tunis.



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