Chronique des années de cendre : Les cent jours de Chahed

Chronique des années de cendre : Les cent jours de Chahed
Édito
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Ça dure depuis août 2016, nous avons un chef de gouvernent jeune, au goût du jour, et un gouvernement de coalition nationale à vocation économique, respectant au mieux la question du genre et regroupant toutes les sensibilités politiques, choisies non pas sur la base du poids politique mais plutôt sur la base de la nuisance médiatique. Pour jouer le jeu, il a été accordé à Chahed le droit à son état de grâce de 100 jours, durant lesquels tout le monde lui a accordé le bénéfice de l’espoir. En contrepartie, Chahed nous a promis un « stand up » pour la Tunisie. Les cent jours se sont succédés, renouvelés à chaque fois par un scoop médiatique de type « grandes réformes » ou « lutte contre la corruption ». Ça a clignoté pendant longtemps avant de passer au rouge. D'un point de vue économique, la Tunisie vie sa pire situation depuis une longue période et le gouvernement à vocation économique a pris tout son temps pour préparer sa stratégie. Ce n’est que lorsque l’étau s’est resserré par le retournement de la situation, assez théâtrale, de l’UGTT, que le gouvernement Chahed a commencé à délivrer : en deux semaines nous avons eu droit au start-up act, à un décret limitant la manipulation des FCR, à une stratégie de restructuration des entreprises publiques, à la révision de l’usage exagéré de la signature légalisée, au lancement du projet de mobile banking, à un passage en force concernant les caisses de retraite… A l’image du mental des Tunisiens, notre gouvernement ne peut travailler que sous pression, quand il n’a rien à perdre et quand tous les calculs politiciens se sont épuisés. Alors, de ce point de vue, le gouvernement Chahed est en train d’exceller, au point de nous mettre dans la confusion, somme-nous en train de vivre les 100 derniers jours de Chahed, ou... ses vrais 100 premiers jours ?

Anis Wahabi




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