Ça se confirme : Le Tunisien et le livre, une histoire de désamour éternel

Ça se confirme : Le Tunisien et le livre, une histoire de désamour éternel
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"Je t'aime, moi non plus", résume parfaitement la relation qui lie le Tunisien à la lecture. Les statistiques sont affolantes et les chiffres sont alarmants quant au recul de la lecture en Tunisie (80% des Tunisiens ne liraient pas) et la mort annoncée de l’industrie du livre et de l’édition. Alors que certains tirent la sonnette d'alarme, d'autres estiment que ces pourcentages et études qui font du Tunisien un ennemi du livre noircissent un peu trop la réalité. Mais laissons les chiffres parler d'eux mêmes : 74% des Tunisiens ne possèdent pas de livres chez eux, selon le récent sondage réalisé par Emrhod Consulting, en marge de la nouvelle édition de la Foire du Livre. Seulement 25% des personnes sondées ont indiqué avoir des livres à lire dans leurs maisons. Ces chiffres font peur mais c'est la réalité. 90% des sondés avouent qu'ils n'ont pas acheté de livres et 85% indiquent qu'il n'ont lu aucune page de bouquins durant les 12 derniers mois.
La lecture, nouvelle passion de la web-sphère tunisienne
Malgré toutes ces données, une nouvelle génération de lecteurs assidus, dément les chiffres et est de plus en plus présente, sur les réseaux sociaux. Des communautés organisées, qui communiquent, se rencontrent échangent des livres et des avis sur leurs lectures. Elles parlent de leurs livres dans des groupes sur Facebook, dans des forums sur des sites d’échanges de livres et des plateformes dédiées, ou postent leurs vidéos et leurs livres sur Youtube. Les nouveaux lecteurs tunisiens organisent des sorties, des soirées de lectures et d’échanges, dans les centres culturels, les cafés et même dans certaines maisons qui ouvrent leurs bibliothèques et leurs portes à tous les amoureux du savoir comme Dar El Bannani, Booktubers, yalla read, Tunis book Club, medina Book Club, Nakra.tn, manuscrit.tn, « j ai lu pour vous », Nabeul book club, les ateliers de la maison du livre, les rencontre de Mille-feuilles ou Clairefontaine… Pas de doute, le livre reprend sa place en Tunisie et contrairement aux apparences, le Tunisien lit, et aime partager ses lectures. Un mouvement à encourager et à mettre en valeur, et pourquoi pas à généraliser à toutes les villes.
Encore une bonne nouvelle
Cette année, la Foire Internationale du Livre de Tunis a vu l’annonce de la création de la Fédération Tunisienne des Editeurs (FTE). Il s’agit, selon son président Karim Ben Smail, d’une association professionnelle d’éditeurs indépendants ayant pour objectif de promouvoir la production éditoriale tunisienne à l’échelle nationale et internationale. « La FTE se définit d’abord comme un lieu d’échanges et de réflexion pour les éditeurs tunisiens. Mais elle sera également l’un des partenaires professionnels de l’administration tunisienne en matière d’édition, et un vis-à-vis réactif de la Presse et des institutions locales et internationales concernées par le livre en Tunisie. Nous sommes persuadés que cette nouvelle structure sera une force de proposition, d’information et de structuration de notre secteur », indiqué Ben, Smail.



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