Popularité politique et moral des citoyens : les chiffres ont-ils parlé?

Popularité politique et moral des citoyens : les chiffres ont-ils parlé?
National
print



Comme chaque année depuis le 14 janvier 2011, EMRHOD Consulting évalue la situation économique et politique selon l'opinion publique. Bonnes et mauvaises nouvelles ont fait jongler l'humeur des citoyens tunisiens influencés par la croissance économique de leur pays ainsi que par les avancées de la lutte contre le terrorisme et la contrebande. Il s'agit donc d'interpréter les fluctuations du moral des Tunisiens et de leur perception sur les événements survenus d'avril 2015 à aujourd'hui. Pour se faire, EMRHOD a sondé un "échantillon représentatif" en âge de voter et concluant sur :
  • une satisfaction moindre quant au travail du Président de la République avec une baisse de 39,5% en juillet 2017 à 32,7% en février 2018,
  • une fulgurante appréciation du Chef du gouvernement Youssef Chahed d'avril 2017 (37,4%) à juin 2017 (54,4%), mais qui est retombée en septembre 2017 (48,2%) pour enfin se stabiliser selon un rythme presque constant de septembre 2017 à février 2018 avec toujours plus de 48%,
  • une popularité plaçant Youssef Chahed en 1ère position selon les intentions de vote en janvier 2018 (12,2%), Béji Caïd Essebsi en seconde place avec 6,2%, Moncef Marzouki en 3ème position avec 5,6%, le leader du Front Populaire Hamma Hammami se retrouvant en 5ème position après Safi Saïd.
Si Youssef Chahed paraît avoir la cote d'après les indices précédemment cités, la perception des citoyens depuis avril 2017 pourrait provenir d'une interview lui étant totalement consacrée sur El Watanya 1 datant du 16 avril 2017, après laquelle une liste de limogeage fut enclenchée et accompagnée "d'une reprise en main" par le Chef du gouvernement disposé au changement immédiat. Quant au moral des Tunisiens, il a bien évidemment été marqué par la menace plus ou moins ressentie du terrorisme à travers les attentats ou les nombreuses déclarations de démantèlement de réseaux terroristes. L'optimisme des Tunisiens s'est vu passé de 79,4% (juillet 2017) à 53,2% (janvier 2018), laissant place à un pessimisme relatif à la situation économique dans laquelle la Tunisie a enfoui le moral de tous au gré des annonces sur les listes noires européennes. Heureusement, les plus optimistes hissent les espoirs d'un avenir en évolution, tout comme les 64,2% de personnes estimant que la corruption évolue (février 2018) contre 62,3% en septembre 2017. Une situation économique qui tend à se dégrader selon les chiffres présentés dans ce sondage et le ressenti des citoyens tunisiens.

Sonia Falcou

   



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

France - Migration : Un don de cinq millions d'euros au profit de la Tunisie

Suivant