A Carthage, un café prend tous les pouvoirs dans une commune dépassée

A Carthage, un café prend tous les pouvoirs dans une commune dépassée
Chroniques
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Que se passe-t-il à Carthage ? Existe-t-il encore des édiles dignes de ce nom et capables de faire appliquer la loi ? Ou alors, cette ville est-elle en train de devenir une commune bananière où un gérant de café peut s'arroger les pleins pouvoirs ? Il y a quelque temps, nous assistions médusés au tronçonnage d'un arbre parce qu'il gênait un café. Nous avons ensuite vu les palmiers des avenues de Carthage et des environs à leur tour tronçonnés car ils étaient irrémédiablement morts, victimes d'un mal sans autre remède. Et voici que maintenant surgit une nouvelle affaire qui oppose les riverains à un gérant de café qui s'est arrogé tous les droits, se donnant quasiment la dignité romaine d'un dictateur de Carthage. Quelle mouche a piqué ce gérant de café qui n'hésite pas à déverser ses poubelles sur la voie publique, qui défie ouvertement son voisinage en imposant ses propres lois en termes de circulation automobile ? L'escalade continue dans ces quartiers proches du parc Montazah de Salammbô d'où les récriminations des riverains sont nombreuses à nous parvenir. Il y est toujours question du même commerce qui à l'enseigne des Puniques n'en fait qu'à sa tête. Les tensions sont en train de s'exacerber en ce début d'été dans ces environs pourtant paisibles. Selon les témoignages des riverains, le gérant de ce café vient sans être inquiété par les autorités compétentes, d'élever des murs et d'interdire le front de mer à ceux qui ne seraient pas ses clients. Jusqu'à nouvel ordre, le front de mer relève du domaine de l'Etat et si concession il y a, elle se doit d'être de notoriété publique. Le mystère s'épaissit à Carthage en ce qui concerne cet îlot qui semble au-dessus des lois. Que se passe-t-il en vérité ? Pourquoi de pareils agissements et, surtout, que font les édiles de la commune supposée être une vitrine de tout un pays, étant donné la présence de l'exécutif républicain et de la communauté diplomatique ? Et de toute façon, les simples citoyens - y compris ceux qui ne font que passer - méritent aussi tous les égards et le libre accès au front de mer.



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