Médina de Tunis : La zaouia abandonnée de Sidi Ali Azouz

Médina de Tunis : La zaouia abandonnée de Sidi Ali Azouz
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La zaouia de Sidi Ali Azouz se trouve à proximité de la grande mosquée Zitouna. Légèrement en contrebas par rapport à la mosquée, ce sanctuaire se trouve entre la rue principale des souks de Tunis et le quartier de Tourbet el Bey. La zaouia se trouve en plein cœur de la rue Sidi Ali Azouz. Né à Fès au Maroc, Sidi Ali Azouz compte parmi les saints patrons de la ville de Tunis. Il a vécu durant la seconde moitié du dix-septième siècle et sa zaouia principale se trouve à Zaghouan, là où il s'était installé dans un but de contemplation. Cette vénérable zaouia zaghouanaise se caractérise par son dôme de tuiles vernissées et ses murs tissés de céramiques aux motifs géométriques. Elle se trouve aux environs immédiats de la grande mosquée de Zaghouan et aurait été construite par l'un des souverains hafsides.Revenons à Tunis. Il existe dans la médina de nombreuses zaouias dédiées aux saints patrons de la capitale. On peut ainsi visiter la zaouia de Sidi Mahrez ou celles de Sidi Ben Arous et Sidi Brahim. Toutefois, quelques autres zaouias à l'image de celles de Sidi Abdelkader (rue du Divan) ou Sidi Ali Azouz ( rue Sidi Ali Azouz) sont fermées. Pour la petite histoire, la zaouia de Sidi Abdelkader avait un temps été confiée à Abdelghani Ben Tara pour qu'il y développe un projet théâtral. Mais, il devra la quitter après une attaque salafiste en 2012. Quant à la zaouia de Sidi Ali Azouz, elle est fermée depuis longtemps, voire abandonnée par ses curateurs.. Pourtant, il s'agit d'un édifice du dix-neuvième siècle qui fut construit pour les besoins de la confrérie Azouzia dont le centre de gravité se trouve de nos jours à Zaghouan où le saint homme s'était installé après un pèlerinage en terre sainte. D'ailleurs, la région de Zaghouan regorge de ces zaouias qui parfois se trouvent en pleine montagne, à l'instar de celle de Sidi Bou Gabrine. Pourtant à Tunis, le sanctuaire où repose symboliquement Sidi Ali Azouz reste totalement clos. Derrière la porte bleue, on ne peut plus que deviner la longue "skifa" qui mène à la cour centrale qui elle-même donne sur la chambre funéraire. Dommage, cette zaouia reste tristement fermée. On pourrait pourtant y installer un projet culturel tout en préservant l'identité des lieux. Pareille expérience a été tentée avec succès du côté de la zaouia de Sidi Kacem qui abrite aujourd'hui le Centre national de la céramique. Aux services compétents de rechercher une solution car l'édifice commence à souffrir des injures du temps et la mémoire de Sidi Ali Azouz s'y effrite jour après jour...



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