Verdicts cruels et ministres crucifiés : Parodie de justice ou vengeances amères ?

Verdicts cruels et ministres crucifiés : Parodie de justice ou vengeances amères ?
National
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Les verdicts sont tombés l'un après l'autre, entraînant consternation, réprobation et soupçons de vengeance. Visant d'anciens ministres de l'ancien régime, grands commis de l'Etat et symboles d'une Tunisie respectée, ces verdicts cruels ont condamné à des peines de prison ferme quatre anciens hauts responsables pour des motifs qui peuvent paraître futiles, exagérés et parfaitement caducs. Une justice sereine est-elle passée ? La question se pose et ouvre la voie à des remarques déchirantes. Au vu des motifs, on peut se demander à quoi riment ces condamnations tout en constatant des relents de procès politiques qui ne disent pas leur nom. Car, enfin, ces verdicts qui visent des personnes honorables ne sont au fond qu'une manière de remuer le couteau dans une plaie refermée. Ils sont aussi un moyen de choquer une opinion qui, endormie, oubliait que les passéismes pouvaient resurgir à tout moment et que nous sommes encore loin d'une réconciliation nationale. Que les juges appliquent la loi, il n'y a rien à redire à tout cela. Toutefois, de très nombreux citoyens s'exprimant sur les réseaux sociaux contestent ces verdicts jugés disproportionnés et les mettent en regard avec les condamnations "symboliques" qui ont puni les salafistes et autres assaillants de l'ambassade américaine. Souvent, les commentaires déplorent les "deux poids deux mesures" et s'indignent tout en appelant à une mobilisation pour dénoncer des verdicts qui, selon eux, de toute évidence destinés à faire jurisprudence et peut-être tache d'huile dans de nombreux autres cas. Autres questions lancinantes: est-ce le moment de faire remonter les clivages de ce type alors que la Tunisie se débat dans de graves problèmes de tous autres ? Pourquoi jeter en pâture à la vindicte populiste l'honneur des anciens ministres visés par cette procédure (sur les détails de laquelle nous ne reviendrons pas, tellement les faits peuvent sembler futiles et les verdicts d'une lourdeur extrême)? D'aucuns soutiennent que cette affaire qui défraie la chronique serait à mettre sur le compte des remous au sein de la magistrature ou encore au passif des luttes politiciennes. Encore une fois, ces péripéties viennent nous rappeler que, dans le flou qui règne actuellement, certains aspects de la transition commencent à sentir le moisi...



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