Pour l’énième fois, les Tunisiens se réveillent sur les querelles qui minent le secteur de l’Education.
Le secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire, Lassaad Yaakoubi renouvelle, au nom des enseignants, leur demande au ministre de l’Education de démissionner.
Néji Jalloul, dans une interview accordée au journal Echourouk, réplique en faisant remarquer que la demande de sa démission n’est pas de son ressort vu son caractère purement politique.
Pour lui, le syndicat des enseignants devrait frapper plutôt à la porte du chef du gouvernement, Youssef Chahed, pour assouvir leur sacré désir de le limoger.
Dans une interview publiée par Assabah, Lassaad Yaakoubi a déclaré, ce samedi 18 février 2017, que les enseignants ne sont plus disposés à négocier quoi que ce soit avec Jalloul qui les a humiliés à maintes reprises.
Le ministère de l’Éducation se déclare toujours ouvert aux syndicats et appelle les enseignants à annoncer leurs revendications professionnelles dans le cadre du syndicat de l’enseignement de base et celui de l’enseignement secondaire.
Pour les syndicalistes, le comportement de Néji Jelloul a porté préjudice au secteur de l’éducation, et notamment sa mauvaise gestion des ressources financières qui a causé le non-paiement des primes des enseignants.
Sans manquer d’éloquence, Néji Jelloul répond, à son tour, en disant : « Laissez nos enfants apprendre et allez négocier avec le chef du gouvernement pour me limoger » avant d’ajouter que les deux jours de grève pour demander son départ coûteraient à la Tunisie 4 millions de jours d’ignorance.
Ce qui était au départ une revendication syndicale prend, alors, les allures d’un bras de fer politique et le fossé entre les enseignants et leur ministre semble se creuser encore plus pour atteindre un degré pour le moins inquiétant.
En écoutant Neji Jelloul, on comprend bien que la balle est maintenant dans le camp du chef du gouvernement, le seul qui pourrait éventuellement mettre fin à ce dialogue de sourds.