Dans le silence, on massacre les dernières outardes dans le désert de Tataouine

Dans le silence, on massacre les dernières outardes dans le désert de Tataouine
Chroniques
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Comment ne pas relayer le cri du cœur et de la conscience de l'écologiste Abdelmajid Dabbar ? Comptant parmi les protecteurs de la faune sauvage du désert tunisien, Dabbar crie sa douleur et sa colère devant le massacre des outardes par des braconniers soudoyés par des Arabes du golfe. Dernier incident grave, un convoi de quatre véhicules puissants s'est aventuré le 11 février dernier entre Oued Ennakhla et Khchem Mariem dans le gouvernorat de Tataouine. Selon Dabbar, le convoi des braconniers a été interpellé par les cadres de la Direction générale des forêts mais les voitures prirent la fuite, pénétrant même la zone militaire fermée. Poursuivis, les véhicules du convoi furent arrêtés et un procès-verbal a établi qu'un des véhicules était remplie de sang et plumes d'outardes. De toute évidence, les braconniers s'étaient délestés du produit de leur chasse illégale mais n'avaient pu effacer les traces de leur forfait. La voiture incriminée a donc été saisie et le dossier transféré au procureur de la République aux fins de poursuite judiciaire. Seulement, toujours selon Dabbar, ce dernier a ordonné la libération des braconniers et annulé la saisie de la voiture. Ainsi, dans l'impunité et, probablement, avec de puissants appuis, des chasseurs étrangers se transforment en braconniers et au mépris des lois tunisiennes, continuent à massacrer les outardes. Ces échassiers sont en voie d'extinction à cause d'un braconnage intensif sur lequel les autorités semblent fermer les yeux. Ce braconnage touche également d'autres espèces elles aussi menacées. Il est le fait d'Arabes du golfe qui ont une prédilection pour cette chasse malgré son interdiction et disposent en toute hypothèse de passe-droits qui couvrent leurs forfaits. Jusqu'à quand ce massacre sera-t-il toléré ? Jusqu'à quand cette forfaiture durera en n'étant dénoncée que par de rares voix courageuses à l'image de celle de Abdelmajid Dabbar ?



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