Le Tunisien, musulman jusqu'à preuve du contraire !

Le Tunisien, musulman jusqu'à preuve du contraire !
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L’État est gardien de la religion. Il garantit la liberté de croyance, de conscience et le libre exercice des cultes ; il est le garant de la neutralité des mosquées et lieux de culte par rapport à toute instrumentalisation partisane. L’Etat s’engage à diffuser les valeurs de modération et de tolérance, à protéger les sacrés et à interdire d’y porter atteinte, comme il s’engage à interdire les campagnes d’accusation d’apostasie et l’incitation à la haine et à la violence. Il s’engage également à s’y opposer. [Art. 6 de la constitution tunisienne] L'affaire de l'arrestation de jeunes à Gafsa, pour "christianisme", est une affaire qui frise le ridicule. Mais pas que ! C'est une affaire dangereuse, quand un média "respecté" se permet d’inviter un imam sur son antenne et lui laisse la liberté de déclarer, "celui qui change sa religion se doit d’être tué", selon les lois de la Chariaa". Chariaa, vous dites, je veux bien, mais à ce que je sache, nous vivons en République post-Révolution, qui garantit la liberté de conscience, et le droit de croire ou non à Dieu ! Nous vivons dans un pays, où - à ce que je sache -, aucun papier officiel ne déclare à quelle religion/secte, chaque personne appartient. Des citoyens, qui ont un numéro de carte d’identité, un casier judiciaire... un numéro de sécurité sociale... des comptes bancaires, je veux bien ! Mais un papier qui stipule, que moi, citoyenne tunisienne, je crois en ci, ou en ça... Où est ce que j’ai lu, approuvé, et signé ! Rappelez moi ! Nous vivons dans un pays, laïc (laissez moi rire), qui se permet de m’obliger à "reconvertir" mon futur mari, non musulman... parce que... ah oui ! Obligé que je sois musulmane ! Nous vivons dans un pays, qui permet à mon père de me déshériter si j’épouse un non musulman, donc quand je renonce à ma religion ! Et pas besoin d’en rajouter une couche avec la question de l’héritage, de l’obligation à jeûner en public pendant le ramadan, l’interdiction de vendre l’alcool aux Tunisiens les vendredis, pendant les fêtes religieuses et lors du mois du jeûne… parce que oui ! En Tunisie, vous êtes musulman jusqu'à preuve du contraire... et cette preuve peut vous coûter cher !



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