Pluies, paysans et mémoire populaire : "L'automne, c'est l’année !"

Pluies, paysans et mémoire populaire : "L'automne, c'est l’année !"
Chroniques
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Pluies diluviennes hier soir sur la Tunisie... Depuis l'avènement de l'automne, les pluies se sont succédées apportant une éclaircie dans la grisaille et étanchant la soif d'une terre qui attendait.
La rigueur, le songe et un invité de passage
Ce matin, je voudrais évoquer dans cette chronique un dicton bien de chez nous, un adage qui passe en revue les saisons. Je tenterai d'abord de transcrire ce dicton puis vous proposerai une traduction en langue française. Voici ce que dit notre adage bien connu : " Al chitta hidda, Al Rabiî mnam, Essif dhif ou al Kharif houa al am". Ce qui se traduit de la manière suivante : "L'hiver est une dure épreuve, le printemps est un songe, l'été est un invité fugace et l'automne est la saison, l'automne est toute l'année".
La sagesse des siècles et des paysans
Je vous laisse méditer ces paroles qui émanent de nos terroirs, qui disent toute la sagesse des siècles. Pour les paysans, l'automne est la saison qui conditionnera toute l'année et ces pluies d'automne sont une véritable bénédiction et une promesse de régénération. Même la rosée matinale est scrutée par ces travailleurs de la terre qui y voient des indices de prospérité. Même les résidus des moissons éparpillés dans les champs revivent et entrent en germination après pareil cycle pluvieux. Oui, l'automne, c'est bien l’année ! Et, croyez-moi si vous le voulez, toutes ces pluies sont un bel augure pour le printemps et l'été prochains.
Les quatre saisons des mosaïques
Pour ma part, à l'image des anciens Latins de Tunisie, je me suis plongé avec délices dans l'observation de mosaïques antiques représentant les quatre saisons. On les compte par centaines en Tunisie et j'y cherche d'invisibles et insaisissables correspondances avec le dicton que je vous citais tantôt. Allez dans les musées de Sousse, d'El Jem ou du Bardo... Observez comme moi ces mosaïques et vous y verrez sous les traits d'une faucheuse les rigueurs de l'hiver, sous ceux d'une belle nymphe les lumières renaissantes du printemps et parée de céréales l'allégorie de l'été... Puis observez les figures de l'automne et leurs tesselles patinées, vous y verrez toutes les promesses d'une saison contrastée, toutes les métaphores de l'année...

H.B. 




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