Benoît Delmas : "La démocratie tunisienne est une hérésie au sein du monde arabe"

Benoît Delmas : "La démocratie tunisienne est une hérésie au sein du monde arabe"
National
print



Une nouvelle chronique sur la Tunisie, qui nous vient cette fois du journaliste français Benoît Delmas. Selon lui, "la démocratie qui s'est installée en moins de six ans n'est pas une exception mais une hérésie au sein du monde arabe". Dans cette chronique publiée ce mercredi 28 septembre 2016 sur Le Point Afrique, le journaliste a notamment critiqué une image extérieure de la Tunisie qui ne reflète pas vraiment son quotidien vécu par son peuple. "L'image extérieure de la Tunisie, médiatiquement et politiquement parlant, est au firmament. Le décalage entre la perception et la réalité malmène le citoyen", a-t-on écrit. "Il y a deux Tunisies. Celle célébrée à l'international, couronnée par le Nobel de la paix, fêtée à la Maison-Blanche, l'ONU, l'Élysée… Et la Tunisie du quotidien. Celle qui souffre, qui regarde au journal de 20 heures ses dirigeants reçus par Obama & Co et qui ne comprend pas la nature de cet emballement. Cette Tunisie-là subit un chômage de masse, une corruption vertigineuse (l'économie informelle pèse pour 50 %), un espace public qui s'est transformé en une décharge à ciel ouvert, une précarité qui va crescendo". Le journaliste a par ailleurs critiqué les pays du monde arabe qui n’ont pas présenté une aide concrète au profit de cette jeune démocratie, dont notamment les pays du Golfe. "Les pétromonarchies devaient aider financièrement ce jeune chevalier démocratique ? Au final, le Qatar aura prêté un milliard avec taux d'intérêt afférents. Remboursable en 2017 s'il vous plaît. Des investissements évoqués en 2014 par des pays du Golfe, il ne reste que des projets remisés".   Pour Delmas, la vraie exception en Tunisie, c’est Beji Caid Essebsi, "le vieux briscard de la vie politique tunisienne, 89 ans, cinq fois ministre sous Bourguiba puis second chef du gouvernement de la Tunisie sans Ben Ali en 2011 qui décrypte la situation : "Il n'y a pas de Printemps arabe, et nous sommes un contre-projet dans la région" Béji Caïd Essebsi s'exprime depuis le palais de Carthage en tant que président de la République. Ce vétéran de la politique appose un regard laser sur la gloire en mondovision que recueille son pays et sa solitude au sein d'un monde arabe dominé au mieux par des régimes autoritaires, au pire par des dictatures islamistes", affirme-t-il.

KJ




André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Stress hydrique : le taux de remplissage des barrages est de 35,8%

Suivant