Salaire immortel !

Salaire immortel !
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Tunis Hebdo | Y a-t-il meilleure reconnaissance qu’un Etat puisse faire à une personne décédée que de continuer à lui verser son salaire après sa mort !!! Qui plus est quand cette personne a sacrifié sa vie à l’enseignement de nos élèves. Un enseignant qui a travaillé pendant trente ans, ou parfois plus, dans des écoles délabrées, sans sanitaires, avec des moyens pédagogiques dérisoires, et réussissant, de surcroît, à nous sortir des pans entiers de diplômés-chômeurs qui courent aujourd’hui les rues, ne mérite-t-il pas un tel privilège ? Pourquoi, ma foi, se montrer scandalisé par cette louable initiative quand le bon sens veut qu’on y médite sérieusement ? Notre vénérable ministre de l’Education, Néji Jalloul, s’est dit surpris, ébahi même, quand il a eu vent de cette nouvelle. Mais, qu’y a-t-il de surprenant dans ce qu’il vient de nous dire, et de quelle révélation il parle ? Au lieu d’encenser ce genre d’actions et de la généraliser, pourquoi pas, à d’autres morts dans d’autres secteurs, voilà qu’il nous débite un langage menaçant, celui de poursuivre tous ceux et celles qui sont derrière cette louable, et combien "noble" initiative. A sa place, je poursuivrais plutôt les personnes qui sont, aujourd’hui, au travail et qui ne fournissent aucun effort pour justifier ou mériter leurs salaires à la fin du mois. Parce que si elles ne sont pas cliniquement mortes, c’est leurs âmes qui le sont, et le travail, désormais, agonisant. Le comble du ridicule, c’est que ces bipèdes continueront à puiser dans les deniers de l’Etat, et entre autres détourner les salaires des gens qui sont dans l’au-delà, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Personnellement, si j’ai à faire un choix, je préférerai payer les morts ayant bien bossé de leur vivant que des vivants qui ne travailleront pas jusqu’à la fin de leur vie. Au moins avec les premiers, je suis sûr que je recouvrerais la bénédiction de leurs ascendants ou descendants. Par contre, en payant des vivants qui ne foutent rien au travail, je finirai par voir la Tunisie mourir à petit feu. Alors de grâce, continuons à administrer leurs salaires aux morts. Ne dit-on pas qu’un mort qu’on abandonne est mort deux fois ! Chahir CHAKROUN



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